Aéronautique - Les opérations aériennes en Finlande - Transports de troupes par avions - Ballons de protection - Formation des pilotes britanniques en Rhodésie et au Kenya - Le programme d'expansion de l'aéronautique civile italienne
Les opérations aériennes en Finlande
L’aviation soviétique effectue, depuis le début de janvier, de très nombreux raids en territoire finlandais et plutôt à l’intérieur du pays que dans la zone des opérations. Les bases soviétiques en Estonie sont utilisées comme bases de départ pour les bombardements des régions sud et sud-ouest de la Finlande. Des centaines d’avions sont couramment engagées dans une expédition : les objectifs sont principalement les villes, de façon à agir sur le moral de la population.
Le commandement finlandais, en utilisant les faibles moyens dont il dispose en aviation de chasse et en DCA a réussi à infliger de lourdes pertes à l’ennemi : on évalue à plus de 200 le nombre des avions soviétiques qui avaient été abattus à la date du 20 janvier 1940. Il a employé, par ailleurs, ses quelques avions de bombardement à des expéditions sur les ports de la Baltique, notamment Kronstadt, et les bases aériennes d’Estonie.
La réaction finlandaise doit prendre prochainement une ampleur accrue à mesure qu’arriveront les avions étrangers attendus de divers pays, et en particulier, d’Angleterre (Gladiator de chasse, Gauntlett de renseignements et Blenheim de bombardement) ; de France (appareils de chasse) ; d’Amérique (Brewster de chasse) ; de Suède et d’Italie.
Transports de troupes par avions
Des troupes ont été transportées par avions au début de la guerre d’Espagne pour amener au général Franco des éléments du Maroc, des manœuvres spectaculaires étaient organisées depuis plusieurs années en Russie avec lancement de parachutistes, mais c’est en mars 1998, lors de l’occupation de l’Autriche par le Reich, que fut effectué, pour la première fois, un important déplacement de troupes par avions : 4 000 hommes auraient été alors transportés en 2 jours.
Les Allemands auraient, depuis, développé leur flotte de transport et ils ont laissé annoncer qu’ils seraient en mesure de transporter 20 000 hommes en quelques heures. Des parachutistes, lâchés d’abord, aménageraient et protégeraient les terrains d’atterrissage choisis.
Le commandement allemand laisse supposer qu’une telle opération serait dirigée contre l’Angleterre, mais il est probable qu’il réserve plutôt cette audacieuse manœuvre à la Hollande ou la Suède au cas où il se déciderait à violer de façon foudroyante leur neutralité.
Ballons de protection
L’efficacité des barrages de ballons contre les raids de bombardement de nuit passionne l’opinion publique en Angleterre. L’expérience de trois mois de guerre aurait convaincu les autorités militaires que le barrage de ballons joue un rôle plus considérable dans la défense de la Grande-Bretagne que l’on n’avait prévu. Il n’y a qu’un an que la technique d’emploi des barrages de ballons a été mise au point sous sa forme actuelle et que les ballons en service ont été construits. Le développement de ces systèmes de défense a été tellement rapide qu’il y a 80 000 hommes employés aujourd’hui à la manœuvre et à l’entretien des ballons.
Des accidents qui se sont déjà produits ont prouvé que les hélices métalliques ne peuvent pas couper le câble d’acier et qu’un avion qui rencontre un câble est perdu. L’effet psychologique sur les pilotes ennemis qui savent quel danger ils courent, est certain ; cet effet est encore plus grand si les pilotes ignorent où et quand les barrages de ballons sont en position. Car l’un des grands avantages du barrage de ballons est son extrême mobilité. En 24 heures un barrage peut être déplacé d’un point à un autre. Cette mobilité a été illustrée récemment lorsque le barrage de ballons de Glasgow a été transporté dans la journée dans la région du Firth of Forth (estuaire du fleuve Forth, à l’est de Glasgow, à l’extrémité nord d’Edimbourg).
Les Allemands ont beaucoup raillé les barrages de ballons britanniques, mais, finalement, ils les ont copiés, et deux ballons qui ont brisé leur amarre et ont été entraînés par le vent sur l’Angleterre, témoignent que les Allemands n’ont pas apporté de perfectionnements intéressants à la construction.
En France, la question n’a pas été aussi largement discutée dans la presse, mais la présence des ballons dans le ciel de Paris montre que l’intérêt de cet élément de défense n’a pas échappé aux autorités.
Formation de pilotes britanniques en Rhodésie et en Kenya
Une organisation pour l’entraînement de pilotes est sur le point de fonctionner dans la Rhodésie du Sud. Le projet qui a reçu l’approbation du Gouvernement britannique sera financé par la Grande-Bretagne, avec une contribution du Gouvernement de Rhodésie. Le matériel et les instructeurs seront fournis par la Grande-Bretagne, les écoles aéronautiques existant déjà en Rhodésie seront incorporées dans la nouvelle organisation et c’est le Gouvernement de la Rhodésie qui contrôlera le fonctionnement de l’ensemble du plan.
À leur sortie de l’école, les nationaux de la Rhodésie du Sud seront affectés à des unités de la Royal Air Force (RAF) tout en conservant leur identité et, lorsque le personnel entraîné sera suffisamment nombreux, des escadrilles seront formées qui ne comprendront que du personnel purement rhodésien.
On annonce de Nairobi que la RAF vient d’acheter des terrains près de Nakuru, au Kenya, dans le but de construire une école aéronautique qui sera destinée au perfectionnement des pilotes sélectionnés pour servir en Europe.
Le programme d’expansion de l’aéronautique civile italienne
Le Messagero du 7 janvier a publié, sous le titre « Rome, centre aérien du monde », une carte des lignes aériennes italiennes actuelles et futures qui montre l’ampleur des projets italiens.
Rome y est porté comme le centre d’un réseau dont les points terminus seraient les suivants : Londres, Amsterdam, Berlin, Budapest, Bucarest, Salonique, Bagdad, Addis-Abeba, Tripoli, Rio de Janeiro.
L’intention nouvelle, apparaissant dans ce plan, est d’établir une liaison vers l’Extrême-Orient, car la presse italienne a souvent exposé le projet de relier l’Italie au Japon et à la Chine en prolongeant la future ligne Rome–Bagdad, d’une part, vers Tokyo par Bangkok, et d’autre part, vers la Chine par la Perse et l’Afghanistan en rejoignant ensuite le réseau russe et le réseau allemand de la compagnie sino-germanique « Eurasia ». ♦