Armée de mer - Les marines et le problème chinois - La révision de la Convention de Montreux - La Marine et la défense nationale aux États-Unis et en France - La Conférence internationale de Copenhague
Les opérations navales ont été rares au cours des dernières semaines. Une seule nouvelle, transmise par la Commission de contrôle alliée à Saïgon, retient l’attention : dans la nuit du 19 au 20 novembre, des éléments du 6e Régiment d’infanterie coloniale (RIC) ont débarqué du Richelieu sur la côte annamite, aux environs de Nha-Trang, et occupé la ville dans la soirée du 20. Action de police locale, semble-t-il, et non prélude d’une vaste campagne qui aurait pour objet de rétablir des communications régulières par la route et la voie ferrée côtières entre la Cochinchine et le Tonkin : l’heure n’est pas encore venue de projets aussi ambitieux.
Mais, à défaut d’événements de guerre, des problèmes internationaux se posent ou sont à la veille de se poser qui ne manqueront pas d’avoir des répercussions maritimes importantes. C’est, d’abord, l’imbroglio chinois où l’on sait que la marine des États-Unis est doublement impliquée : quelque 60 000 fusiliers-marins stationnent à Pékin, Tien-Tsin, Tangku, Tsing-Tao et Chinwangtao pour la protection des vies et des biens alliés. Leur présence a excité la colère des adversaires communistes de Tchang-Kaï-Chek, qui les ont ouvertement accusés de soutenir contre eux les troupes de Tchoung-King. Les Américains ont accepté, d’autre part, de fournir au Gouvernement chinois les transports et les bâtiments d’escorte dont celui-ci a besoin pour amener à pied d’œuvre, dans les ports du Liao-Toung, les contingents destinés à relever, en exécution du traité sino-russe du 14 août dernier, les garnisons soviétiques de Mandchourie. Autre occasion de conflit possible avec les occupants communistes du pays, surtout si ceux-ci pensaient pouvoir compter sur l’appui plus ou moins avoué de Moscou.
Fort heureusement, l’URSS vient de faire connaître qu’à la suite d’un accord, passé dans les derniers jours de novembre entre le maréchal Malinowsky et les représentants de Tchoung-King, les troupes gouvernementales chinoises allaient être autorisées à débarquer, sinon dans le port de Dairen, réservé au trafic commercial, du moins dans ceux de Kin-Tchéou et de Yin-kou. Les transports américains, suspendus dans l’attente de l’issue de cette négociation, vont pouvoir commencer. On est en droit d’espérer que l’affirmation, ainsi réitérée par Moscou, de ses relations amicales avec le gouvernement de Tchang-Kai-Chek, ne mettra pas seulement un terme à la fâcheuse tension actuelle entre les communistes chinois et la marine des États-Unis, mais contribuera à hâter la fin des hostilités qui opposent les armées nationalistes de Tchoug-King à celles du chef Mao-Tse-Tung.
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