Plaidoyer pour la défense
La guerre atomique sera aérienne ou ne sera pas. Il en résulte, disent certains, que le problème de la défense du ciel est à mettre au premier plan des préoccupations nationales. Cette opinion a été exprimée nettement par le regretté Loustaunau-Lacau lorsqu’il a écrit : « Celui dont le ciel sera mal protégé disparaîtra de la carte, et celui qui aura mieux intercepté que l’autre sera le maître de l’avenir pour ce qui restera du monde. »
Cependant, beaucoup de bons esprits, dans notre pays en particulier, considèrent qu’en guerre aérienne atomique « il n’y a pas de défense ». Ils soutiennent qu’il est absolument inutile d’investir des milliards dans la défense aérienne, étant donné qu’elle laissera toujours passer à travers les mailles de son filet un nombre d’avions atomiques suffisant pour emporter la décision. En conséquence, contentons-nous de la défense indirecte qu’assure le bombardement de représailles, et faisons l’impasse à la défense directe.
La question est d’importance. Elle vaut qu’on s’y arrête, une erreur d’appréciation risquant, en effet, d’être catastrophique pour l’avenir de notre pays. Il faut donc définir nettement le problème théorique posé à la défense aérienne, voir quel est l’état actuel des matériels et des doctrines opposées, et surtout, penser à l’avenir, avant de porter un verdict…
Il reste 97 % de l'article à lire
Plan de l'article