Revue des revues
La Revue de l’Otan de février 1989 célèbre le 40e anniversaire de l’Alliance atlantique avec des articles du président américain George Bush, du secrétaire général de l’Otan Manfred Wörner, du ministre des Affaires étrangères italien Giulio Andreotti et James Schlesinger, ancien secrétaire à la Défense américain. Analysant « les trois ères de la stratégie de l’Otan », François Heisbourg, directeur de l’International Institute for Strategic Studies (IISS), estime que la dissuasion graduée, en dépit des conceptions divergentes des Européens et des Américains, et des inquiétudes de l’opinion, « s’est avérée remarquablement durable et adaptable ». Face aux incertitudes de la situation actuelle, il prône « l’amélioration de la défense classique et la modernisation des forces nucléaires, (avec) une participation accrue de la France au processus de planification de la défense (sans réintégration dans le commandement militaire) ».
Le point de vue des neutres est présenté par le professeur Curt Gasteyger, de l’Institut des hautes études internationales de Genève. Initialement inquiets de la confrontation des alliances, les neutres ont peu à peu reconnu que l’Otan a garanti la stabilité de l’Europe grâce à sa remarquable capacité de gestion des crises, a institutionnalisé le dialogue entre l’Europe occidentale et l’Amérique du Nord, et rapproché des États dont « les intérêts et l’influence ne sont pas seulement régionaux ». Ainsi le Japon serait-il devenu « presque un membre associé de l’Alliance ». Les neutres apprécieraient que dans la période actuelle de mutation des relations internationales, l’Alliance ne soit pas seulement « perçue comme une organisation de défense », mais que l’accent soit mis sur ses autres fonctions de dialogue avec l’Est, de lien entre les deux rives de l’Atlantique, et de facteur de stabilité dans le monde.
Maurice Faivre
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