Faits et dires
* Toute tentative d’effacer les frontières entre les deux États allemands souverains, pour ne pas parler d’une tentative de coup de force en ce domaine, serait inacceptable et même catastrophique. On doit être extrêmement clair à ce sujet.
M. Gorbatchev, interview au Spiegel, le 24 octobre 1988
* En Allemagne fédérale, 19 % des habitants se sentent menacés militairement par l’Union soviétique et 63 % sont convaincus de la volonté de Moscou de désarmer.
Sondage de la télévision ZDF, le 24 octobre 1988
* Pour la première fois l’URSS a notifié officiellement aux Nations unies la composition de la marine de guerre. C’est le vice-ministre soviétique des Affaires étrangères, M. Petrovski, qui a établi cet inventaire le 18 octobre.
* La Conférence de Paris de janvier vise à la fois à réaffirmer le respect du protocole de 1925 qui interdit l’emploi des armes chimiques et à donner une impulsion décisive à la négociation en cours à Genève sur l’interdiction de fabrication et de stockage. Les pays du Tiers-Monde doivent savoir que contrairement à l’arme nucléaire, l’arme chimique n’est pas une arme de dissuasion puisqu’elle a été employée à plusieurs reprises ces dernières années.
Président Mitterrand, interview à Libération, le 23 novembre 1988
* La France n’a pas de raisons de réduire unilatéralement son armement nucléaire à très courte portée. Notre stratégie de dissuasion forme un tout. J’entends la maintenir au-dessus du seuil de crédibilité, seul moyen de tenir en respect les forces quantitativement supérieures aux nôtres… Si je conteste la stratégie flexible de l’Otan, ce n’est pas pour en faire celle de la France. Il n’y aura, en cas d’agression contre nous, qu’un seul avertissement nucléaire. Et son objectif ne saurait être que militaire. C’est sur ces deux données qu’il convient de raisonner.
Président Mitterrand, ibidem
* L’existence d’un môle de dissuasion à l’ouest de l’Europe peut fonder un équilibre de sécurité durable à l’échelle du continent… Il n’est ni normal ni sain que les Européens continuent à s’en remettre, pour l’éternité, aux États-Unis du soin de se défendre.
M. Jean-Pierre Chevènement, à l’Institut des hautes études
de défense nationale (IHEDN), le 22 novembre 1988