Défense à travers la presse
Serait-ce l’effet d’une lassitude ? Il faut bien reconnaître que les dernières semaines de l’année écoulée n’ont guère donné lieu à des analyses militaires. Les journaux ont enregistré comme des faits inéluctables, voire attendus, l’interruption des 2 conférences de Genève (sur les Forces nucléaires intermédiaires [FNI] et les Traités de réduction des armes stratégiques [START]) puis celle de Vienne sur le Réduction mutuelle et équilibrée des forces (MBFR). Il est vrai que le mois de novembre 1983 avait porté la controverse sur les euromissiles à son paroxysme et que l’approche des fêtes incitait les commentateurs à d’autres discours.
Seul, Le Quotidien de Paris a poursuivi, des semaines durant, la publication d’une enquête sur les armes eurostratégiques, une enquête composée d’interviews de personnalités fort diverses et dont les propos ne peuvent être retenus comme l’expression d’un secteur de l’opinion. Est-il même certain que cette série d’avis strictement personnels ait contribué à éclairer le sujet ? Louons cependant notre confrère d’avoir accompli cet effort qui eût mérité d’être plus synthétique.
Et nous voici en 1984 : une année prise comme référence par George Orwell avec son roman de fiction ou d’utopie dont la traduction française coïncida avec la signature du traité de l’Atlantique nord et précéda de peu l’appel de Stockholm comme la guerre de Corée. Tout cela alimentait à l’époque les réflexions les plus contraires. La guerre perpétuelle décrite par George Orwell comme un gage de la prospérité n’a pas eu lieu comme il l’entendait. Et c’est d’ailleurs ce que relève Michel Tatu dans Le Monde du 30 décembre 1983 :
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