Armée de terre - Tendances nouvelles de la défense nationale en Grande-Bretagne - Le voyage de M. Michelet en Afrique du Nord
Nous n’en sommes plus à l’époque où le livre de Ludendorff [NDLR : 2024 : Der totale Krieg (1935)] causait un certain étonnement scandalisé ; on parle de plus en plus à l’heure actuelle de guerre totale, ou, plus exactement, de guerre de plus en plus totale. Il n’est pas de pays qui n’étudie dans toute son ampleur le problème militaire tel qu’il se pose désormais. C’est ainsi qu’un arrêté a récemment créé, en Belgique, une Commission militaire mixte composée de quatorze membres parlementaires et de trois généraux. Cette commission doit, entre autres, étudier tous les aspects du problème militaire actuel en Belgique et faire au ministre de la Défense nationale toutes les recommandations qu’elle juge utiles. Dans d’autres pays les résultats d’études analogues, précédemment entreprises, s’inscrivent dans le domaine législatif. En Suisse, par exemple, le Conseil fédéral a décidé d’étendre la compétence de la Commission de Défense nationale. En Grande-Bretagne une nouvelle « organisation centrale de la défense » a été adoptée par le Parlement le 31 octobre dernier. Mise au point en huit mois, moins de deux ans après la fin des hostilités la nouvelle organisation britannique ne saurait prétendre tenir compte de tous les enseignements de la dernière campagne ; elle constitue une « adaptation raisonnable des pratiques du temps de guerre » (Sunday Times). L’exposer dans son ensemble déborderait du cadre d’une chronique qui doit se limiter à l’étude des innovations introduites.
À ce point de vue, la nouvelle organisation de la défense britannique semble différer de l’organisation ancienne sur trois points principaux : la création du ministère de la Défense, la transformation du Comité de Défense impériale en Comité de Défense, la création d’un Comité de recherches.
L’idée directrice qui a présidé à la création du ministère de la Défense a été l’allégement d’une partie des charges qui incombaient en temps normal en matière de Défense nationale au Premier ministre. Celui-ci a toujours la responsabilité suprême de la défense ; mais il est désormais secondé par le ministre de la Défense qui peut se consacrer entièrement à la direction et au contrôle général de la préparation à la Guerre. À ce titre, le ministre de la Défense est vice-président du Comité de Défense et président du Comité des chefs d’état-major. En plus de ces attributions générales, il est responsable :
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