International Air Transport and National Policy
Associé aux recherches du Council on Foreign Relations en qualité de rapporteur, c’est à l’aide de la documentation réunie par cet organisme que M. Lissitzyn a écrit ce livre, si plein de faits, de chiffres, de renseignements de toutes sortes, minutieusement contrôlés que les grandes lignes risquent parfois d’y demeurer un peu noyées. Le fil directeur nous est pourtant donné dans le titre : nous voici en présence d’un mode de transports nouveau, dont les progrès sont loin, d’avoir dit leur dernier mot, et qui, par sa rapidité, par son indépendance des accidents de surface, rapproche, aujourd’hui, les peuples comme ils ne l’ont jamais été et supprime pratiquement les distances. L’avion est, en outre, avant tout, un instrument de politique nationale.
La troisième partie du livre est particulièrement intéressante parce qu’elle traite surtout de « géopolitique ». Elle étudie les voies d’accès aériennes vers « l’hémisphère occidental », soit par le nord, soit par le sud atlantique, soit, à l’ouest, par le Pacifique, ainsi que les positions qu’il est indispensable aux États-Unis d’occuper pour se garantir d’une agression possible. Nouveau moyen d’attaque et d’invasion, l’avion est, aussi, un nouveau moyen de défense et de contre-attaque. L’intérêt vital des États-Unis est donc de s’assurer la maîtrise aérienne de l’océan.
La quatrième partie, de caractère plus juridique, expose les principales conventions intervenues entre puissances aériennes depuis 1919 pour la réglementation de l’aviation civile, notamment en ce qui touche le droit d’atterrissage et la liberté des airs par comparaison avec la liberté des mers. Nous y voyons nettement se dessiner les principes dont les délégués américains se sont faits, l’an dernier, les champions à la Conférence de Chicago. Partisans d’une liberté dont leur supériorité n’a rien à craindre, les États-Unis appellent de leurs vœux un nouvel ordre mondial, calqué sur leur propre constitution, où s’estomperait l’idée de souveraineté nationale, où toutes les Puissances ne seraient plus que les membres d’une seule union, et où, – la sécurité une fois assurée par une police internationale, dont l’aviation serait l’élément essentiel, elles cesseraient d’entretenir les rivalités et les défiances qui entravent ou paralysent encore l’essor des transports aériens.