Économique - La politque monétaire en France, en URSS et en Italie
La lutte contre l’inflation en France semble prendre un caractère plus énergique. Le Gouvernement a entrepris l’assainissement monétaire intérieur, et on lui prête, au point de vue extérieur, des projets tendant à l’établissement de taux de change multiples. Il nous paraît intéressant de comparer cette politique, au moins dans ce que nous en savons à l’heure actuelle, à certaines expériences étrangères récentes, pratiquées en URSS et en Italie.
La lutte contre l’inflation en France
Au moment où nous écrivons (premiers jours de janvier 1948), les projets du Gouvernement n’ont pas encore reçu leur forme définitive. Toutefois, seuls les détails d’application sont susceptibles d’être modifiés, et il est possible d’apprécier les grandes lignes.
L’action du Gouvernement s’est engagée dans de mauvaises conditions : au mois de décembre 1947, la hausse des prix consécutive aux augmentations de salaires du mois d’août 1947 était nettement stoppée. Les prix de gros s’inscrivaient à 1 216 contre 1 211, les prix de détail à 1 354 contre 1 336. Une stabilisation aurait été possible à ce niveau sans les grèves. Celles-ci ont eu une influence désastreuse sur notre économie, d’abord par la perte de production qu’elles ont provoquée, d’autre part, en raison de l’engagement que le Gouvernement a dû prendre de relever les salaires. Il en résulte, en effet, une création supplémentaire de pouvoir d’achat, de quelque 300 milliards, c’est-à-dire la reprise du processus inflationniste.
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