La France devant Attila
Sous ce pseudonyme, qui paraît dissimuler un officier général de grande expérience, vient de paraître un petit livre riche de substance qui évoque l’ensemble du problème stratégique tel que pourraient le poser les possibilités d’un conflit, aussi lointain que possible, espérons-le du moins, entre le Monde soviétique et le Monde anglo-saxon. L’auteur part du principe que, pour une puissance continentale de l’envergure de la Russie, succédant à l’Allemagne vaincue, la position des côtes océanes françaises serait un enjeu de première importance. Par conséquent, la France, se trouvant sur le passage des courants d’invasions, issus de l’Europe centrale, devrait, en liaison aussi étroite que possible avec des alliés, être en mesure de barrer ce front continental.
Ce barrage ne pourrait pas être mieux établi qu’entre les deux môles que constituent, au nord, la zone des marais hollandais, au sud, le réduit montagneux helvétique. Quant à la région traditionnelle rhénane, c’est là que, bien loin de diminuer un corps d’occupation déjà dangereusement réduit, notre pays devrait maintenir en état d’intervention permanente, un nombre suffisant de forces actives et puissantes. La France est encore aux avant-postes ; elle doit vivre en garde pour vivre en sécurité et en paix. On voit avec quelles franchise et originalité et, aussi, quel courage est posé par l’auteur le problème fondamental de la sécurité de la Nation. ♦