Militaire - En France : ouverture des cours de l'Institut des hautes études de Défense nationale - Allègements d'obligations de service militaire - Fusion du Service de Santé - Présentation de matériels - Opérations en Indochine - En URSS : remaniement dans le Haut commandement
L’Institut des Hautes études de Défense nationale, dont la création avait été décidée le 2 octobre 1946, en comité de Défense nationale, a ouvert ses cours, le 29 novembre dernier, sous la présidence de M. Ramadier, ministre de la Défense nationale.
On sait que cet Institut, que dirige le général d’armée Mast, a pour objet de préparer à leur mission les personnalités civiles et militaires qui sont appelées en temps de paix et en temps de guerre à occuper des fonctions de défense nationale. Les auditeurs civils seront donc normalement plus nombreux que les auditeurs militaires. La première « promotion » se compose de 15 officiers de l’une ou l’autre des trois armées, 25 fonctionnaires détachés de leurs ministères ou des grands organismes de l’État, et de 10 représentants de l’industrie. L’enseignement est organisé de façon très souple afin de permettre aux « élèves » de conserver une partie de leur activité habituelle. Il doit s’étendre sur une période de sept mois.
Dans l’allocution qu’il a prononcée à l’occasion de l’ouverture des cours de l’Institut, M. Ramadier a nettement montré que « la guerre, aujourd’hui, n’est plus limitée à une technique particulière… quelles que soient les conceptions nouvelles que l’on puisse avoir de la chose militaire ». Le ministre de la Défense nationale a mis en lumière les principaux aspects non militaires de la guerre, « la notion de potentiel de guerre, qui a été consacrée par la valeur économique d’un pays, apparaît aujourd’hui comme l’un des éléments essentiels de sa capacité guerrière, militaire au sens étroit du mot, mais guerrière d’une manière plus générale car c’est dans tous les domaines que cette capacité économique a une importance ». Puis il note l’importance de la recherche scientifique, et il insiste surtout sur l’aspect politique qui est « dominant, essentiel, fondamental ; la guerre est un acte politique ». Développant longuement l’exemple donné par l’URSS, qui a provoqué un mouvement révolutionnaire au moment de la conférence panaméricaine de Bogota et qui s’est infiltrée lentement en Mongolie et en Chine, M. Ramadier conclut : « Voilà donc, n’est-ce pas, toute une vaste conquête qui a été faite par l’acte politique. » Et il ajoute : « Il n’est pas impossible que la guerre de demain soit uniquement celle-là. Il est très probable, en tout cas, pour ne pas dire certain, que les phases fondamentales de la guerre seront des phases politiques. »
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