Aéronautique - Le pont aérien de Berlin, banc d'essai sur l'aéronautique américaine - Les difficultés budgétaires - La guerre en Palestine - L'avenir des projectiles téléguidés - L'Aviation civile en difficulté - Disparition de René de Narbonne
L’approche de l’hiver, avec son cortège de vent, de pluie, et surtout de brume, présentait pour les organisateurs et les exécutants du pont aérien de Berlin un problème que d’aucuns pensaient insoluble. Or, il semble bien que, grâce aux derniers perfectionnements de la technique radio-aéronautique, les Anglo-Saxons soient en mesure de poursuivre sans interruption leur tâche colossale : celle de ravitailler uniquement par la voie des airs 2 500 000 Berlinois (cf. dans ce numéro l’article du capitaine L. Anthony) !
Cette organisation minutieuse, et efficace est considérée par les Américains – qui assurent le transport du fret dans la proportion de 80 % – comme un banc d’essai des plus utiles pour l’avenir. À cette occasion, l’US Air Force a réoccupé en Angleterre un certain nombre de bases, dont celle de Buronwood, dans le Lancashire, où a été installé une chaîne d’entretien complète pour les 250 Douglas DC-4 Skymaster du pont aérien.
Les difficultés budgétaires
Mais le pont aérien coûte cher ; 100 millions de dollars par an, d’après M. Forrestal, secrétaire à la Défense. Et malheureusement à une époque où tous les budgets de défense nationale semblent amenés à se contracter. Si, dans tous les pays, les ministres militaires crient misère, partout aussi les ministres des Finances resserrent les cordons de leurs bourses. Aux États-Unis, le programme des 70 groups ne pourra sans doute pas être exécuté entièrement si le budget total doit se tenir dans la limite prévue de 15 milliards de dollars, dont 5 pour l’aviation. La modernisation des 57 groups, actuellement en service, serait compromise et on comprend l’ennui des Américains, au moment où leur industrie met en lignes des prototypes d’une valeur inégalée. La maison Lockheed vient de livrer son 1 558e T-33 Shooting Star, dont on sait qu’il a le premier au monde volé au moyen de statoréacteurs, ravissant ainsi à René Leduc, le précurseur, la gloire d’avoir réalisé le premier cette performance. Les avions de bombardement B-35 reçoivent des turboréacteurs à la place de leurs moteurs à piston, tandis que le Convair B-36 Peacemaker se prépare à s’attaquer au record du monde de distance. Quant au Bell X1 supersonique, avion expérimental qui a donné des enseignements extrêmement intéressants pour l’armée, il a, sans le revendiquer, battu au cours de ses essais le record du monde d’altitude, atteignant sans difficulté 19 000 mètres. Malheureusement son autonomie est des plus faibles puisqu’elle ne dépasse pas deux minutes et, demie à pleine admission et, quoiqu’il ait enfoncé plus de quinze fois déjà la barrière sonique, sa vie semble devoir être courte.
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