Un régiment régional
Ce livre est loin d’être une épopée. C’est, au contraire, la lamentable histoire d’une de ces trop nombreuses unités des arrières de 1940, mal équipées, peu armées, en aucune façon préparées moralement à la guerre, jetées brusquement dans la bataille.
Mis sur pied difficilement, ce régiment, affecté à la région de Paris, y subit les effets démoralisants de la « drôle de guerre », quitte Paris la veille de l’entrée des Allemands dans la capitale, descend vers le sud, et, après quelques accrochages d’arrière-garde, se trouve finalement capturé et interné.
L’auteur nous décrit alors cette vie extraordinaire des camps de prisonniers de France, avec ses promenades, ses visites des familles, ses permissions mêmes. Il en ressort une impression de passivité, d’acceptation des événements extrêmement pénible. L’auteur va même jusqu’à citer une de ses réponses au commandant allemand du camp, caractéristiques de l’état d’esprit qui régnait alors. Livre très utile, car il donne une idée, semble-t-il exact, de ce que fut, en 1940, l’esprit de résistance.