Maritime - Dans la Marine française - Le débat sur la défense nationale aux États-Unis
Le 3 novembre 1949, M. Joannès Dupraz, qui servait depuis deux ans les intérêts de la France et de sa puissance navale à la tête du Département de la Marine, a passé ses pouvoirs à M. Raymond Laurent, son successeur dans le gouvernement formé par M. Georges Bidault. En quittant ses fonctions, l’ancien secrétaire d’État a tenu à affirmer sa certitude que bientôt, « un statut naval fixera les étapes et les délais d’une indispensable rénovation que l’armée de mer, disponible et ardente, attend de tout son cœur. »
On se souvient que, le 9 juillet 1948, M. J. Dupraz avait magistralement exposé devant l’Assemblée nationale les conditions de la restauration de la flotte française : celle-ci devait comporter « un armement minimum de 400 000 tonnes de bâtiments et de 20 flottilles aéronavales… qui postulaient 4 porte-avions au moins ». Pour ébaucher un premier pas vers cet avenir, un programme de transition de 25 000 t orienté surtout à cause de l’évolution de la guerre vers l’aéronavale et la défense, antiaérienne ou anti-sous-marine (ASM), les communications, devait être mis en chantier en 1949.
Les difficultés financières n’ont pas permis jusqu’à présent la réalisation complète de cet espoir : la tranche de constructions de 1949 autorisée par la loi du 23 juillet 1949 a été réduite à 8 000 ou 9 000 t de bâtiments légers, dont l’ordre de mise en chantier vient seulement d’être signé au mois d’octobre. Encore faut-il espérer que de nouvelles compressions budgétaires ou l’impératif prioritaire du remplacement des engins de flottille d’Indochine, usés par une dure campagne, ne voueront pas ce démarrage à demeurer symbolique, au moins pendant quelque temps. Les travaux continuent, d’autre part, d’être arrêtés sur le Jean-Bart et le Clemenceau, ceux-ci dans l’attente de la cession d’un porte-avions américain ou britannique qui, en dépit de rumeurs prématurées répandues au début du mois d’octobre, n’est pas encore conclue.
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