J’ai vu tomber le Rideau de fer
Après une carrière militaire brillante, le général Catroux, qui avait occupé de hauts postes, mais jamais du domaine exclusivement diplomatique, fut, en octobre 1944, pressenti par le général de Gaulle pour occuper celui d’ambassadeur à Moscou. De ce séjour de trois années dans la capitale soviétique est né cet ouvrage, déjà en partie révélé par la publication de plusieurs feuilletons dans un grand journal du matin.
Si la qualité essentielle d’un diplomate est de bien observer, on peut dire que le général la possède à un très haut degré. Il a donné du monde soviétique, aussi bien des spectacles de la rue que de ceux, plus mystérieux, du Kremlin, des tableaux d’une rare lucidité. Il a très finement noté la détérioration progressive des rapports russo-français et russo-occidentaux, l’isolement de plus en plus farouche où les dirigeants de l’URSS ont voulu enfermer leur univers.
L’histoire diplomatique de ces trois années trouvera là une contribution impartiale et puissamment documentée. Les lignes essentielles de la politique soviétique ont été, par le général Catroux, magistralement définies : avant tout, cette religion de la Révolution, avec sa foi, son credo, ses dogmes, ses commandements fixés par le maître, imperturbablement appliqués par ses disciples. Livre de grande valeur, égal aux meilleurs inspirés, sur ce sujet vital pour l’Occident, à d’illustres partenaires étrangers. ♦