La mise en place récente d’une formation centralisée des médecins militaires a permis de constituer un nouveau creuset où formation universitaire, esprit militaire et apprentissage social préparent les médecins des armées à leur insertion harmonieuse dans les forces et la société.
Du rôle social de l’élève officier médecin
On the social role of the medical officer cadet
The advent of centralised training for military medical personnel has created a new pool in which university education, military spirit and social interaction prepare forces’ doctors for their future careers in their chosen services and society in general.
L’École de santé des armées (ESA) est désormais le site national unique pour la formation initiale des praticiens des armées. Inaugurée le 2 juillet 2011 et implantée à Bron, elle revendique néanmoins un héritage pédagogique accumulé sur quatre siècles où comptent en antécédents mémorables les écoles de chirurgie et médecine navale de Rochefort (1722-1963), de l’École impériale du Service de santé militaire de Strasbourg (1856-1870), de l’École du Service de santé militaire de Lyon (1889-1971) et enfin de l’École principale du Service de santé de la Marine de Bordeaux (1890-1971). L’évolution récente, avec la fermeture du site bordelais et la densification du site brondillant, correspond au visage moderne d’un Service de santé totalement interarmées tout en répondant aux attentes de la restructuration de la Défense.
Dans la filière médicale, le système de formation du Service de santé des armées débouche uniquement sur les carrières de médecin militaire en son sein. Il doit donc s’organiser pour permettre l’obtention obligatoire du titre national de docteur en médecine tout en assurant une préparation adaptée au contexte d’emploi futur. Ainsi, les élèves-médecins de l’ESA conjuguent un statut d’élève-officier commun aux Grandes Écoles militaires (GEM) avec une position d’étudiant en médecine puisqu’ils sont systématiquement inscrits à l’université Lyon 1 qui inclut les deux facultés médicales lyonnaises actuelles, Lyon-Est et Lyon-Sud.
Cette double appartenance appelle un recrutement particulier et conditionne largement les rapports sociaux aussi bien en interne que vis-à-vis de l’extérieur. Elle renforce l’acquisition de savoir-faire et savoir-être vers un métier où l’adaptation au milieu est cruciale. Cependant, une image incertaine peut en résulter pour qui n’en saisirait pas pleinement tous les aspects. Par ailleurs, un effectif modeste par rapport à la masse des étudiants en médecine en France et une notoriété moindre que celle des autres GEM ajoutent à ce risque celui d’une méconnaissance pure et simple. C’est pourquoi les principales caractéristiques sociologiques de cet exemple unique dans le paysage de l’enseignement supérieur sont présentées ici.
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