La crise militaro-politique, intervenue en septembre 2002, a sérieusement affecté les structures et le fonctionnement des forces de défense et de sécurité ivoiriennes. Les exigences de stabilité institutionnelles et la volonté du gouvernement de faire de la Côte d’Ivoire un État de droit exige une restructuration, sinon une remise en question urgente des forces de défense et de sécurité.
Quelles forces de défense et de sécurité pour la Côte d’Ivoire post-crise ?
Dans les années 70, la Côte d’Ivoire a atteint un niveau de développement et de prospérité économique bien supérieurs aux pays qu’on surnommera les « dragons d’Asie ». Un coup d’État militaire et une rébellion plus tard, le pays d’Houphouët Boigny se cherche. On peut s’interroger sur la capacité de l’institution militaire, acteur principal de ces temps troublés, à accompagner la normalisation de la vie politique. La crise militaro-politique intervenue en septembre 2002 a sérieusement affecté les structures et le fonctionnement des forces de défense et de sécurité ivoiriennes. Les exigences de stabilité institutionnelles et la volonté du gouvernement de faire de la Côte d’Ivoire un État de droit exige une restructuration, sinon une remise en question urgente des forces de défense et de sécurité.
La problématique de la mue qualitative des armées peut s’analyser en interne, dans ses rapports aux populations civiles, enfin envers l’État.
« Le linge sale se lave en famille »
Si la désorganisation des forces armées de Côte d’Ivoire tire ses origines du coup d’État de décembre 1999 instituant la transition militaire dirigée par le général Guéï Robert, elle s’est fortement accentuée avec la crise survenue en 2002. Les forces armées sont aujourd’hui la conjonction d’une rébellion composée en grande majorité de soldats de circonstance souvent illettrés et de l’armée gouvernementale dite « loyaliste », entre-temps rapidement renforcée de « jeunes patriotes » partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo.
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