La crise de la pensée économique
Parmi les nombreux auteurs soutenant que la pensée économique moderne est en crise, Henri Denis occupe une position bien précise : pour lui l’état de crise vient de ce que la majorité des économistes ont refusé la leçon de Marx et s’obstinent à proclamer l’excellence du système capitaliste, ou s’épuisent dans la recherche des moyens de l’améliorer, alors qu’il est irrémédiablement condamné, ainsi que chacun devrait le savoir depuis 1948.
L’auteur appuie sa démonstration de l’existence de la crise sur de nombreuses citations d’économistes contemporains les plus souvent cités étant MM. Morazé, Fourastié et Salleron. Il rappelle ensuite l’opposition fondamentale des thèses classiques et marxistes, l’insuffisance des théories néo-classiques, souligne le caractère « bourgeois » de la révolution Keynésienne et l’inefficacité des tentatives présentement faites pour « dépasser » les conflits traditionnels. En particulier, il condamne en quelques phrases, sur la base d’un article de M. Chabert, les modèles économétriques. Au fond tout cela n’intéresse pas Henri Denis ; ce qui l’intéresse ce sont les problèmes « essentiels » : valeur, nature du profit capitaliste, changements de structure de l’économie capitaliste, etc. En conclusion, il pose que toute la crise actuelle vient du choix à faire entre deux économies politiques, l’une libérale, l’autre marxiste, les tierces solutions n’étant que tentatives purement stériles. La crise prendra fin seulement par le passage du capitalisme au socialisme, système où les économistes auront encore une tâche à remplir, Marx n’ayant pas prétendu résoudre par avance les problèmes qui se poseront dans cette société. ♦