Guerre et moteurs d'avions
Quelques années avant la guerre, deux groupes de vedettes de la Royal Navy entreprirent, pour leur première croisière, de rejoindre Malte par leurs propres moyens.
Sur l’un des groupes, le plus prudent des deux constructeurs avait monté des moteurs « marins », c’est-à-dire de ces moteurs à explosion d’un type spécial, où tous les échantillons sont renforcés, les pressions et les régimes abaissés, de manière à donner l’endurance indispensable au service à la mer. Le moteur marin est au moteur normal ce que le canot à vapeur de 10 mètres est au hors-bord, ou ce que la coiffure de mer, en toile à voile goudronnée, est au capuchon en taffetas transparent qu’une dame sort de son sac à main lorsque la pluie commence à tomber. « Trop fort n’a jamais manqué. »
Beaucoup moins ancien dans la construction navale, l’autre fournisseur avait réussi à convaincre l’Amirauté britannique de tenter l’essai du moteur d’avion. Son expérience personnelle l’avait convaincu qu’en s’adressant à un fabricant sérieux, livrant un type éprouvé, spécialement adapté d’ailleurs aux conditions du montage à bord, ces moteurs possédaient l’endurance indispensable. Au surplus, il prenait le risque à sa charge.
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