Á quelques jours d’une élection présidentielle jouée d’avance, la Russie suscite de nombreux écrits permettant de mettre en perspective un pays continent, dont les dimensions politiques, culturelles et sociales sont très différentes et qui nécessitent d’être mieux comprises. La Russie d’aujourd’hui puise ses racines dans celles d’hier avec ses faiblesses mais aussi sa grandeur impériale dont la nostalgie constitue une des clés de compréhension de la politique de Vladimir Poutine.
La Russie en 2018 parmi les livres (T 983)
Russia in 2018 among the books
A few days before a presidential election, Russia raises many writings to put into perspective a continent, whose political, cultural and social dimensions are very different and need to be better understood. Today's Russia draws its roots from those of yesterday with its weaknesses but also its imperial grandeur whose nostalgia is one of the keys to understanding the politics of Vladimir Putin.
Apparemment, le scrutin présidentiel du 18 mars 2018 n’apparaît être qu’une pure formalité, en dehors du point de savoir quel sera le taux réel de participation de l’électorat. Aussi le quatrième (et légalement le dernier mandat) de Poutine, devrait lui permettre d’égaler la longévité de Staline (1925/1927-1953), mais aussi de marquer véritablement de son emprise la nouvelle Russie. « Plus un homme vieillit, plus il s’inscrit dans la longue durée », disait l’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt. On verra, si dans les années à venir la Russie, qui a retrouvé sa fierté et son influence sur la scène internationale, saura rénover son économie, diversifier sa vie politique et établir des relations de confiance avec ses principaux voisins et partenaires, en particulier, les États-Unis, l’Union européenne, le Japon et l’ensemble du Moyen-Orient ; ce qui ne dépend pas que d’elle.
Métamorphoses de la Russie (1)
Correspondant à Moscou pendant quatre ans pour les chaînes de Radio-France, Marc Crépin a réuni douze grands témoins pour livrer leur vue sur la Russie, théoriquement depuis la mort de Staline, mais en fait surtout depuis la chute de l’URSS et l’avènement de Vladimir Poutine. Rares ont été les grands pays, en dehors peut-être de la Chine, à avoir subi autant de chocs et de mutations comme ce fut le cas de l’URSS-Russie en l’espace de 65 ans, ce qui fut à peu près la durée de vie moyenne de l’homme russe. Dégel khrouchtchévien (1956-1964), « stagnation » (zastoï) brejnevien (1968-1982), perestroïka gorbatchévienne (1985-1991), chute de l’URSS et « intermède eltsinien » (1992-1999), règne du « tsar » Poutine (2000-2024).
Les témoins, choisis avec soin, réaniment leurs souvenirs, parfois leur nostalgie de ce que fut pour eux une période, somme toute glorieuse, marquée par le vol du 1er Spoutnik (4 novembre 1957), le 1er vol habité dans l’Espace avec Youri Gagarine (12 avril 1962), ou même la crise des missiles de Cuba (octobre 1962). Les grandes tragédies russes ne sont pas absentes de ce tableau impressionnant (la catastrophe de Tchernobyl, 26 avril 1986 ; la guerre d’Afghanistan qui s’est soldée par 14 000 morts soviétiques et de centaines de milliers d’Afghans). Les derniers témoignages apparaissent les plus intéressants car actuels et parce qu’ils émanent de personnalités en vue :
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