La découverte de ressources en hydrocarbures offshore au large du Guyana en 2015 a vu engager un processus complexe pour la mise en exploitation de ces gisements avec les difficultés de mise en concurrence et d’adapter des réglementations nationales pour répondre aux exigences des entreprises pétrolières, aux contraintes environnementales et en préservant les intérêts nationaux.
Guyana, pétrole ultramarin et multinationales (T 1010)
Guyana, overseas oil and multinationals
The discovery of offshore hydrocarbon resources off Guyana in 2015 saw a complex process for the exploitation of these deposits with the difficulties of competition and the adaptation of national regulations to meet the requirements of oil companies, environmental constraints and preserving national interests.
Historiquement dépourvu d’hydrocarbures, le Guyana semble avoir atteint un point d’inflexion en mai 2015, avec la découverte de Liza-1. Situé au Nord du plateau continental de ce qui était autrefois baptisé « côte sauvage », il s’agit du premier d’une série de gisements d’hydrocarbures découverts par la suite. Ceux-ci atteindraient aujourd’hui environ 3,2 milliards de barils de pétrole, selon la dernière estimation faite par Exxon Mobil, l’opérateur de Stabroek, bloc où l’ensemble de trouvailles a eu lieu pour l’heure. En aval des actuelles phases de prospection, d’exploration et d’installation des équipes, les opérations d’exploitation commerciale se préparent à l’horizon 2020.
N’étant pas encore du ressort de l’économie guyanienne, l’industrie d’hydrocarbures offshore génère pourtant déjà des difficultés au sein de l’État. La désarticulation observée entre des opérateurs économiques pas encore productifs mais en processus rapide d’installation d’une part, et un État n’ayant pas totalement encadré leurs activités bien que déployé sur la question de l’autre, suscite des hiatus dans lesquels surviennent des controverses. De surcroît, ce territoire est revendiqué par le Venezuela et il est capital de souligner la dispute, vieille de plus d’un siècle, qui perdure au sujet de sa souveraineté (cf. Tribune n° 905).
Stabroek : l’expression d’une superstructure à quia
« Nous avons commencé à écrire à toutes les entreprises, les informant que les règles du jeu doivent être uniformisées et que leurs contrats seront rendus publics », a déclaré le ministre des ressources naturelles guyanien Raphaël Trotman, le 29 décembre 2017 (cf. Stabroek News), au moment où son gouvernement divulguait le contrat signé avec la filiale d’Exxon Mobil, Esso, afférent au bloc Stabroek. Cette démarche s’explique moins par une volonté de transparence de Georgetown et ses partenaires privés, que par les pressions exercées in crescendo ces dernières années par différents acteurs de la vie politique du pays, réclamant l’accès aux termes des maints marchés publics conclus, notamment en matière d’exploitation minière.
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