Quelques années après la fin de la guerre civile, le Sri Lanka se trouve encore au cœur de soubresauts majeurs. Ce constat concerne tant la situation intérieure d'un pays marqué dernièrement par la violence islamiste et des crises politiques que le contexte international, alors que l'île asiatique représente un enjeu d'importance pour la Chine, l'Inde et les États-Unis.
Le Sri Lanka, pays à un tournant de son histoire (T 1117)
Sri Lanka, a country at a turning point in its history (T 1117)
A few years after the end of their civil war, Sri Lanka still finds itself at the heart of major upheavals. This observation concerns both the internal situation in a country marked by Islamist violence and political, as well as the international context, in which the Asian island represents an important stake for China, India, and the United States.
Un peu plus de 70 ans après son indépendance (1948), le Sri Lanka se trouve à un carrefour de sa jeune histoire, estime Asanga Abeyagoonasekera. Le directeur du think tank Institute of National Security Studies Sri Lanka martèle ce constat dès le titre de son plus récent livre, Sri Lanka at Crossroads: Geopolitical Challenges and National Interests (le Sri Lanka a un carrefour : défis géopolitiques et intérêts nationaux), rare ouvrage paru sur la situation de l’île d’Asie du Sud. De passage à la Fondation de recherche stratégique (FRS), à Paris, début septembre, pour évoquer son essai, il a égrené la liste des défis de taille auxquels font face le pays et ses quelque 22 millions d’habitants.
Le plus récent d’entre eux concerne la menace du terrorisme islamiste, qui pourrait ici prendre des allures de conflit interreligieux dans un pays majoritairement bouddhiste (70 % environ). Le 21 avril dernier, plusieurs attaques perpétrées notamment dans des hôtels de luxe et des églises catholiques à Colombo et plusieurs autres villes du pays (dont Batticaloa, Negombo) ont causé la mort de 258 personnes (et blessé 500 autres). Ces attentats ont été attribués au groupe local National Thowheeth Jama’ath et revendiqués par l’État islamique.
Des violences antimusulmanes ont suivi. Début juin, les ministres musulmans ont démissionné en guise de protestation, après avoir été pointés du doigt par des personnalités nationalistes. Rare signe rassurant, l’État d’urgence décrété par le président Maithripala Sirisena a été prolongé en juin, avant d’être levé, fin août.
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