L’Afrique se trouve aujourd'hui confrontée à un naufrage géopolitique. Les conflits internes récurrents, un choc entre l'histoire et la géographie, et bien sûr le terrorisme expliquent notamment cette terrible situation. Les solutions, elles, ne peuvent être qu'africaines.
L’intégration politique de l’Afrique, un impératif urgent (T 1136)
Djenné, au Mali. Photo : Jean-Claude Braun
Africa is today facing a geopolitical shipwreck. The recurring internal conflicts, a clash between history and geography, and of course terrorism explain this terrible situation in particular. The solutions can only be African.
Il est de coutume d’associer l’Afrique à la mendicité institutionnalisée, l’errance de millions de migrants, une dette colossale et un continent infesté de mouvements séparatistes (et pas uniquement le Front Polisario dans le Sahara occidental), de groupes armés djihadistes sous la bannière de l’État islamique ou d’Al-Qaïda. De plus, depuis une quinzaine d’années, le continent abrite, en toute impunité, les grandes organisations criminelles transfrontalières, et, plus inquiétant, transcontinentales. Sur le plan humanitaire, l’Afrique est cycliquement confrontée à des épurations ethniques ou confessionnelles, aux ravages des épidémies, à des saisons de sécheresse provoquant des famines et des déplacements massifs de millions d’habitants. Cette « malédiction » semble perdurer dans au moins 27 États, avec des populations sans doute résignées à vivre sous perfusion onusienne ou des ONG, en l’absence d’horizon politico-stratégique de nature à changer une image désastreuse qui stigmatise près d’un milliard d’habitants.
Quelques organisations africaines à portée régionale (Union du Maghreb arabe, Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) ont tenté vainement d’apporter des réponses pour se soustraire à ce déterminisme géopolitique qui plombe le décollage économique, la stabilité et la fatalité. Autant de maux qui accréditent le pseudo droit d’ingérence étrangère (civile ou militaire) pour venir au chevet d’un continent agonisant.
Comment en est-on arrivé là ?
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