La Russie est le deuxième pays exportateur d’armements. Malgré quelques retards technologiques, Moscou utilise cet outil avec un certain pragmatisme au profit d’une stratégie d’influence directement pilotée par le Kremlin. Les produits ont évolué avec un accroissement des systèmes anti-aériens et aéronautiques. Acteur influent au Moyen-Orient, Moscou a besoin de ces exportations pour maintenir son complexe militaro-industriel très isolé par les sanctions internationales.
Quelles perspectives pour les exportations d’armements russes ? (T 1153)
SAM S400 Triumf
Russia is the second largest arms exporting country. Despite some technological delays, Moscow uses this tool with a certain pragmatism in favor of a strategy of influence directly piloted by the Kremlin. Products have evolved with an increase in anti-aircraft and aeronautical systems. As an influential player in the Middle East, Moscow needs these exports to keep its military-industrial complex very isolated by international sanctions.
L’industrie de l’armement russe est pénalisée à l’export par deux facteurs : son retard sur des segments technologiques clés du marché de l’armement et par l’aversion au risque qu’encourent les pays depuis l’adoption de la loi CAATSA (Counter America’s Adversaries Through Sanctions Act) aux États-Unis en 2017 visant, entre autres, à sanctionner ceux qui se procurent des armements russes. Une politique étrangère proactive et une agence d’exportation centralisée permettent encore à la Russie de soutenir son industrie de défense.
2014-2018, période charnière ?
Sur la période 2014-2018, selon le Trend Indicator Value (TIV) de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), la Russie se classe au deuxième rang des exportateurs d’armes avec un volume de 30 milliards de dollars de matériels exportés, ce qui représente 21 % du volume mondial, derrière les États-Unis qui ont exporté pour 52 Md$ représentant 36 %. Pour rappel, la France se classe 3e avec 6,8 % du volume mondial devançant de peu l’Allemagne, 6,4 %. Cette méthode de calcul permet simplement d’identifier les grandes tendances entre les pays et de les classer sur le marché des armements mais ne représente pas un outil pour l’analyse du volume financier des ventes ou des bénéfices économiques.
Il reste 91 % de l'article à lire