Quelle place pour la stratégie de dissuasion en Méditerranée ? (2/3) (T 1208)
Soukhoi Su-34 frappant une position en Syrie (© Ministère de la Défense russe)
La crise syrienne d’août 2013, une surprise stratégique
La Syrie est accusée d’avoir réalisé une attaque chimique le 21 août 2013 (1). Le recours à cette arme catégorisée lui a fait franchir la « ligne rouge » définie par Barack Obama et François Hollande. Il n’y a pas à tergiverser : il convient de réagir pour rappeler que le droit international doit être respecté, même si le Conseil de sécurité des Nations unies est rendu inopérant par les vetos russe et chinois. Le 26 août, le Président américain annonce « nous sommes prêts à y aller » (2). Pourquoi attendre alors ? Sept jours plus tard rien n’a été fait hormis la condamnation verbale. Contre toute attente, alors même que la quasi-totalité de ses conseillers l’encourageaient à intervenir, Barack Obama renonce finalement (3), laissant au passage la France esseulée et désœuvrée. C’est une surprise stratégique.
Rien ne semblait pouvoir amener la première puissance militaire à un tel reniement. Des raisons conjoncturelles ont été évoquées pour l’expliquer. Mais l’enjeu des négociations déjà incertaines avec l’Iran suffisait-il à contrebalancer celui de cette ligne rouge ? Valait-il mieux laisser mettre en cause la crédibilité des puissances occidentales et du droit international ? La promesse de campagne de retirer les soldats américains d’Irak et d’Afghanistan aurait-elle été compromise pour autant ? Donald Trump n’a pas hésité, plus tard, à frapper la Syrie à plusieurs reprises quand bien même le retrait de ses troupes se poursuivait.
Il reste 92 % de l'article à lire