Pour mieux comprendre l’évolution politique des États du Moyen-Orient, il convient de voir comment l’enseignement de l’islam y est assuré, les États de la région se revendiquant d’une identité religieuse forte issue du Coran. Les évolutions actuelles montrent des divergences d’interprétation, avec çà et là des ouvertures sociétales, mais sans remettre en cause les piliers fondamentaux de l’islam, et surtout en consolidant les modèles autoritaires des régimes.
Contrastes dans les politiques d’enseignement de l’islam au Moyen-Orient (T 1294)
(© Pxhere.com)
To better understand the political evolution of the states of the Middle East, it is necessary to see how the teaching of Islam is ensured there, the states of the region claiming a strong religious identity stemming from the Koran. Current developments show divergences of interpretation, with societal openings here and there, but without calling into question the fundamental pillars of Islam, and above all by consolidating the authoritarian models of the regimes.
Étant donné la place prise par l’islam dans nos sociétés, il est intéressant d’analyser les évolutions en cours en matière d’enseignement de l’islam dans les pays du Moyen-Orient qui ont l’ambition de jouer un rôle de leader au sein du monde musulman : la Turquie, l’Arabie saoudite et l’Iran, mais aussi, dans une moindre mesure, les Émirats arabes unis et le Qatar.
La politique islamique de ces pays
La Turquie, sous l’Empire ottoman, a été le centre de la civilisation
musulmane pendant près de cinq siècles, car le sultan était aussi calife (successeur du Prophète). En 1923, Atatürk a supprimé le califat et a instauré un régime laïc. Toutefois, Erdogan a progressivement ré-islamisé le régime turc, qui est apparu lors des « printemps arabes » – du fait de ses succès économiques – comme une sorte de modèle de « démocratie musulmane » pour les pays de la région. Aujourd’hui, son autoritarisme à l’intérieur, sa politique pan-ottomane à l’extérieur et les difficultés économiques de la Turquie, n’en font plus une référence
au Moyen-Orient. Cela n’empêche pas Erdogan de chercher à acquérir un rôle de leader au sein du monde sunnite.
L’Arabie saoudite abrite les deux lieux les plus saints de l’islam (La Mecque et Médine) et son souverain se qualifie « Gardien des Lieux saints ». Le royaume se veut donc exemplaire sur le plan religieux et il bénéficie effectivement d’une influence certaine au sein du monde sunnite (85 % des musulmans dans le monde). Il a, par ailleurs, exporté son modèle wahhabite (rigoriste) un peu partout, même s’il souhaite désormais promouvoir un islam « du juste milieu ».
Il reste 78 % de l'article à lire