L'auteur revient sur les enjeux d'influence en cours au Moyen-Orient dans le cadre de la guerre au Yémen, qui a commencé il y a maintenant presque 10 ans.
Les Houthis au Yémen à l’heure de l’interventionnisme militaire international (T 1434)
Drapeau du Yémen (© Adobe Stock)
Depuis 2015, le Yémen connaît une série d’interventions militaires étrangères, la coalition dirigée par l’Arabie saoudite a imposé un blocus terrestre, maritime et aérien complet, il s’est ensuivi un soutien américain à cette campagne. Enfin, l’épisode des attaques houthistes sur les Émirats arabes unis (EAU) au cours de l’année 2022, a incité les États-Unis à déployer des Raptor F-22 pour contrer les attaques des rebelles. De ce fait, l’interventionnisme extérieur au Yémen est-il nécessaire comme stratégie de défense ? Quel rôle jouent les États-Unis dans l’issue de cette crise politico-militaire ?
L’opération Tempête décisive : l’internationalisation du conflit
Le roi Salmane ben Abdelaziz d’Arabie saoudite monte sur le trône et voit dans les Houthis un danger, dans le cadre de sa guerre par procuration contre l’Iran. En 2015, l’Arabie saoudite lance l’opération Tempête décisive et réunit autour d’elle une coalition hétéroclite des États arabes sunnites (EAU, Qatar, Bahreïn, Koweït, Jordanie, Égypte, Soudan et Maroc) et des États occidentaux (États-Unis, France, Royaume-Uni).
Les nouveaux princes, arrivés au pouvoir en janvier 2015 après la mort du roi Abdallah, cherchent à s’imposer à la tête du royaume, tout particulièrement Mohamed ben Salmane (MBS). La guerre au Yémen est donc pour lui l’occasion de prouver sa capacité d’action pour incarner le nouveau visage moderne du pays (1).
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