Quelques jours après le rétablissement des relations saoudo-iraniennes, l'Ambassadeur Bertrand Besancenot apporte des pistes de réflexion sur les nouveaux aspects de la diplomatie de l'Arabie saoudite, tant au Moyen-Orient qu'avec le reste du monde. Choisissant dorénavant de mener des relations bilatérales en fonction de ses intérêts propres, Riyad connaît un certain sursaut diplomatique.
Beaucoup d’observateurs s’interrogent, à juste titre, sur les raisons, l’ampleur et les suites éventuelles de l’accord irano-saoudien rétablissant les relations diplomatiques entre les deux pays. Les plus optimistes soulignent le bénéfice que tirerait le Moyen-Orient d’un apaisement des tensions entre le royaume et la république islamique : la fin du conflit au Yémen, la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe dans le cadre d’une solution politique à Damas, le dénouement de la crise libanaise, une stabilisation de l’Irak, etc. Nous n’en sommes évidemment pas là et il convient d’abord d’avoir une juste appréciation des raisons qui ont permis l’accord irano-saoudien et des perspectives ouvertes par ce dernier.
L’Arabie saoudite ne veut pas d’un conflit dans le Golfe, qui compliquerait la mise en œuvre de sa « Vision 2030 ». Consciente de ses vulnérabilités, elle n’est donc pas favorable à une action militaire contre l’Iran.
• Riyad a une relation fraîche avec l’Administration Biden, qui ne facilite pas l’obtention des garanties de sécurité souhaitées de Washington.
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