Le week-end dernier a marqué le deuxième anniversaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et l'entrée de la guerre dans sa troisième année. Le général Pellistrandi analyse le changement de cap nécessaire pour l'Union européenne, dans une année que le président ukrainien Volodymyr Zelensky entrevoit comme « décisive » pour le conflit et dont la victoire ne « dépend que des Occidentaux ».
Éditorial – Pour l’Europe, un changement de stratégie indispensable (T 1578)
(© weyo / Adobe Stock)
Déjà deux ans que la guerre de haute intensité voulue et imposée par Vladimir Poutine martyrise l’Ukraine, déstabilise l’Europe et bouleverse la géopolitique du « Vieux Continent » et aggrave les clivages d’un monde déjà fracturé par une mondialisation trop complexe pour être heureuse.
Et aucune vraie solution diplomatique en vue, dans la mesure où Moscou n’a aucunement renoncé à ses buts de guerre qui sont, de fait, la capitulation de Kiev. Le Tsar du Kremlin a non seulement réécrit l’histoire, mais il veut se venger de l’humiliation que son armée connaît depuis le lancement de l’« opération spéciale militaire » qui devait se clore très vite par un défilé militaire au cœur de la capitale ukrainienne. Or, deux ans après, les forces russes piétinent, même si elles ont fait échouer la contre-offensive ukrainienne lancée à la fin du printemps 2023.
La ligne de front est globalement figée avec une guerre de position dans laquelle l’artillerie russe pilonne sans relâche les premières lignes ukrainiennes désormais en posture défensive. Cette situation risque de durer de nombreux mois, dans la mesure où Moscou doit d’abord reconstituer une masse de manœuvre pour relancer une probable offensive, notamment en direction de Kharkiv, la deuxième ville du pays et que le leitmotiv de l’année 2024 pour l’Ukraine sera de se réarmer et de tenir. Et ce, grâce à l’aide indispensable des Alliés occidentaux. Ceux-ci ont désormais compris que tant que Poutine était au pouvoir, il n’y avait pas de solution à part répondre à la confrontation imposée par le maître du Kremlin.
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