Dans sa nouvelle chronique du Moyen-Orient, l'ambassadeur Bertrand Besancenot revient sur la rivalité entre la Turquie et Israël sur le terrain syrien, à l'heure de la transition pour Damas, libérée de la dictature de Bachar el-Assad. Une transition dans laquelle les pays du Golfe devraient jouer un rôle.
Middle East Chronicles —On the transition in post-Assad Syria: between rivalry and regional cooperation
In his new Middle East Chronicle, Ambassador Bertrand Besancenot analyzes the rivalry between Turkey and Israel on the Syrian ground, at the time of the transition for Damascus, freed from the dictatorship of Bashar al-Assad. A transition in which the Gulf States should play a role.
Avec des objectifs divergents, Israël et la Turquie, deux pays aux ambitions régionales, pourraient se trouver dans un face-à-face sur le terrain syrien. La poignée de main n’est pas passée inaperçue : le 19 décembre dernier, les Présidents turc et iranien se sont chaleureusement salués lors d’un sommet au Caire, une dizaine de jours seulement après la fuite vers Moscou de Bachar el-Assad, bête noire du premier, allié du second. Soutien des rebelles qui ont permis la chute du Président syrien, Recep Tayyip Erdogan s’impose désormais comme l’acteur indispensable pour modeler l’avenir de son voisin.
Face à cet état de fait, un autre pays mitoyen veille au grain. Dès la chute du régime Assad, Israël a envahi la zone tampon démilitarisée du Golan, effectuant même une incursion en territoire syrien, et lancé des centaines de frappes contre les infrastructures militaires du pays, avec l’objectif affiché d’éviter que des équipements lourds et armes chimiques ne tombent entre les mains de « terroristes ». Ayant mené l’offensive rebelle, le mouvement islamiste Hay’at Tahrir el-Cham (HTC) est issu de scissions successives avec Daech puis avec Al-Qaïda, et a exprimé, par le passé, sa solidarité avec le Hamas.
« Dans cette période sensible, où il y a une possibilité de parvenir à la paix et à la stabilité auxquelles le peuple syrien aspire depuis de nombreuses années, Israël fait à nouveau preuve de sa mentalité d’occupant », fustigeait alors le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
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