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Après les derniers événements diplomatiques au Moyen-Orient, un acteur tire son épingle du jeu, selon l'ambassadeur Bertrand Besancenot : l'Arabie saoudite. En effet, la paix dans la région est la priorité pour Riyad, qui développe son programme « Vision 2030 » d'ouverture et de diversification économique. À l'heure des discussions sur l'avenir de la Palestine et de la reconstruction de la Syrie, alors que l'Iran est affaiblie, l'Arabie saoudite devient indispensable.
Middle East Chronicle —New situation in the Middle East: Saudi Arabia becomes essential
After the latest diplomatic events in the Middle East, one player stands out, according to Ambassador Bertrand Besancenot: Saudi Arabia. Indeed, peace in the region is the priority for Riyadh, which is developing its "Vision 2030" program of economic openness and diversification. At a time of discussions on the future of Palestine and the reconstruction of Syria, while Iran is weakened, Saudi Arabia is becoming indispensable.
La conjoncture actuelle semble très favorable aux intérêts saoudiens. Un adversaire iranien aujourd’hui brinquebalant, un régime syrien qui n’existe plus, un Hezbollah affaibli au Liban… la photographie de la région témoigne d’un environnement désormais propice aux intérêts du royaume saoudien. Dans ce Moyen-Orient en pleine mutation, les menaces sont soudain devenues apparemment moins périlleuses… à une nuance près, cependant : Riyad n’aime rien de moins que l’instabilité. Celle-ci compromet en effet ses objectifs qui sont d’abord et surtout tournés vers la modernisation du royaume telle que définie dans la « Vision 2030 » de Mohammed ben Salmane. Avant les attaques perpétrées par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Riyad recherchait cette stabilité à travers une série de rapprochements – après des années de tensions – avec différents acteurs régionaux. Il en va ainsi de l’accord de réconciliation signé avec le Qatar en janvier 2021 ou encore de la normalisation officielle des relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran en 2023, après presque sept ans de rupture diplomatique, puis avec la Syrie quelques mois plus tard.
Néanmoins, le 7-Octobre et la guerre qu’Israël mène depuis dans la bande de Gaza, conjugués à l’affaiblissement de l’axe iranien et à la chute du régime Assad, ont rebattu les cartes. Fort de son poids économique, financier, politique et religieux, le royaume saoudien compte bien profiter de la conjoncture actuelle pour consolider sa place centrale dans le jeu régional et s’assurer une certaine stabilité. En témoigne l’organisation, le 12 janvier, de deux réunions à Riyad – la première entre pays arabes, la seconde incluant des représentants occidentaux, des Nations unies, de l’Union européenne et de la Turquie – centrées sur la reconstruction de la Syrie.
Le royaume a alors appelé à la levée des sanctions internationales, confirmant sa volonté de vouloir mener la danse en la matière et se positionner pour le relèvement du pays. À l’instar du Qatar et de la Jordanie, l’Arabie saoudite distribue de l’aide humanitaire d’urgence à une population appauvrie et fatiguée par la guerre. Le rôle important de Téhéran en Syrie étant désormais écarté, Riyad veut saisir l’opportunité de réhabiliter le pays et de présenter cette réhabilitation comme une réussite. Une manière de démontrer à quoi ressembleraient la consolidation de la paix et la reconstruction régionales si elles étaient pilotées depuis le royaume saoudien.
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