L’auteur revient sur l’image des services de renseignement et de sécurité français, alors que ceux-ci sont projetés malgré eux sous les projecteurs des médias depuis les attentats du 11 septembre 2001. Conscients du désamour des Français à leur égard et du manque de culture du renseignement au sein de l’Hexagone, les principaux services ont commencé à mettre en œuvre une politique de communication.
Les services de renseignement français à l’épreuve de l’ère communicationnelle (T 335)
Note : Cet article résume une partie de sa thèse de doctorat sur « L’image des services de renseignement et de sécurité : France, Royaume-Uni, Allemagne, Belgique », soutenue en octobre 2012 et récompensée par le Second Prix de thèse de l’IHEDN.
Alors que nous venons de fêter les 50 ans de « l’espion » le plus connu au monde, il convient de s’interroger sur la perception de nos propres espions en France car ces derniers semblent être beaucoup moins populaires… Loin de la bienveillance que l’opinion publique et les médias français font preuve à l’égard de l’agent 007, les services de renseignement français semblent davantage susciter critiques et courroux. Comme l’affirmait Bernard Squarcini, alors à la tête de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), « le renseignement a toujours eu une très mauvaise image dans la société française ». Simple ressenti ou réalité accablante ?
Depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, ceux du 11 mars 2004 à Madrid et ceux du 7 juillet 2005 à Londres, le terrorisme islamiste a pris une dimension démesurée dans les médias de l’Hexagone. La surenchère a contaminé les journaux télévisés. Les « unes » des hebdomadaires, barrées de titres alarmistes, se sont multipliées. Le contrecoup de la visibilité inédite de cette menace si imperceptible qu’elle en est terrorisante, est l’opulente évocation du thème de la sécurité par les journalistes et la classe politique. Si bien que les services de renseignement intérieur et extérieur se sont retrouvés projetés, malgré eux, sous les projecteurs des médias.
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