Alors que l’Asie du Sud-Est est devenue le centre de gravité géographique de la mondialisation, la France doit-elle et a-t-elle les moyens d’y engager un pivot stratégique ?
L’impossible pivot de la France vers l’Asie du Sud-Est ? (T 635)
The impossible pivot from France to Southeast Asia?
While Southeast Asia has become the geographical center of gravity of globalization, does France have the means and the means to engage in a strategic pivot?
Alors que les regards de la France sont tournés vers sa politique intérieure marquée par la crise économique, alors que ses opérations militaires sont concentrées dans un « arc de crise » et la lutte contre la menace terroriste djihadiste dans la bande sahélo-saharienne, tout semble concourir à ne pas élargir notre vision vers l’Asie du Sud-Est qui est pourtant devenue le centre de gravité géographique de la mondialisation.
Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam sont les dix États de l’Asie du Sud-Est. Ils concentrent, dans des proportions certes inégales, richesses et potentiel économique, et portent, en leur sein et par la proximité de leur puissant voisin chinois, un foyer de crises majeur.
La notion de « stratégie du pivot » a été lancée par les États-Unis en janvier 2012, lorsque le président Obama a officiellement validé le « nécessaire rééquilibrage » de la politique américaine vers la région Asie-Pacifique. Une telle réflexion alimente également la politique de la France, en particulier dans le domaine de la sécurité. Deux rapports parlementaires récents y sont ainsi consacrés (juillet 2014 pour le Sénat et février 2015 pour l’Assemblée nationale).
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