Ce livre nous éclaire sur un épisode peu connu de la Première Guerre mondiale, à savoir la bataille des frontières qui eût lieu du 22 au 26 août 1914. On la présente ainsi comme l’une des batailles les plus importantes de ce conflit et la plus grande victoire de l’armée allemande durant cette guerre. Les conséquences de cette bataille seront importantes et notamment sur sa durée.
Le livre est découpé en plusieurs petits chapitres, ce qui en rend la lecture aisée et facilite la compréhension des événements. L’auteur commence par dresser un portrait de Joffre, chef de l’état-major français de juillet 1911 à décembre 1916 qui met au point cette offensive et des généraux qui la mèneront, Ruffey et Grossetti, dont les rôles furent cruciaux dans son échec.
Puis, l’auteur nous présente les plans de campagne (le plan 17 français et le fameux Plan Schlieffen), les forces en présence, la préparation de l’offensive avec cartes à l’appui, le terrain où vont se dérouler les combats, nous offrant ainsi une vision claire des éléments qui vont peser dans cet événement.
Tout démarre en août, l’Allemagne envahit la Belgique, Joffre remarque grâce à ses services de renseignement que l’armée allemande qui passe par le Nord-Ouest a laissé son centre apparemment dégarni. Il y voit l’occasion de faire un coup de faux semblable à celui du Plan Jaune de Manstein en 1940. En fait, le centre n’est pas aussi dégarni que les Français le prévoyaient. Cependant, les Allemands ne s’attendaient pas à cette manœuvre. Par un enchaînement de maladresses, d'incompétences et de mauvais temps, c’est de manière presqu’inattendue que vont se heurter près de deux millions d’hommes.
L’auteur nous détaille minutieusement les 15 batailles qui auront lieu le 22 août, le jour le plus sanglant de l’histoire de l’Armée française avec 52 000 hommes perdus (l’équivalent des pertes de la guerre d’Algérie). L’offensive française est stoppée et n’aboutira pas plus les jours suivants.
Puis, vient l’analyse de la défaite : le plan de Joffre n’était pas mauvais mais les opérations furent mal exécutées. La conséquence principale de cet échec fut l’appropriation du bassin minier lorrain par l’Allemagne, lui permettant de mettre la main sur les gisements de fer, matière première indispensable à la poursuite de la guerre et dont elle manquait terriblement.
L'auteur avance même que, sans cette prise de guerre, l'industrie militaire allemande aurait été dans l'incapacité de poursuivre la guerre.