Cet ouvrage rend compte de la place qu’occupe la politique de défense dans le débat national japonais (débat sur la Constitution même) et sur la politique étrangère à adopter. Avec la défaite de 1945, le Japon s’est vu imposer la disparition de son armée et fut placé sous protection des États-Unis. Émanant d’une volonté de rédemption, le pacifisme fut alors adopté par le pays.
La preuve en est que l’article 9 de sa Constitution lui interdit tout recours à la force. Le Japon n’eut plus alors d’armée classique à proprement parler, mais il se constitua une force défensive. De ce fait, un fort partenariat continua de se développer avec les États-Unis pour assurer sa protection, partenariat qui est encore d’actualité puisqu’il fait partie de la politique de défense du Japon.
Un certain nombre de questions sont ainsi abordées dans l’ouvrage. Comment le Japon, qui est aujourd’hui la troisième puissance économique mondiale, a-t-il su s’imposer sur la scène régionale et internationale sans une armée classique ? De quelle façon le Japon a-t-il cherché à jouer un rôle plus grand vis-à-vis des Nations unies ? De quelle façon le pays est-il arrivé à la notion de « nation créatrice de paix » remplaçant une nation qui en 1945 recevait la paix ? Quel est le soutien que le Japon fournit aux États-Unis dans le cadre de leur alliance ? Quelles conséquences ont pu avoir les attentats du 11 septembre 2001 sur la politique de défense du Japon ? De quelle façon le Japon est-il passé d’une force d’autodéfense à une présence opérationnelle en Afghanistan et en Irak ? Pourquoi le Japon continue à déléguer une partie de sa défense aux États-Unis en finançant, en 2007 encore, 75 % des frais de stationnement de l’armée américaine, soit 4 milliards de dollars ? Qu’en est-il de la question nucléaire ?
L’auteur y apporte des réponses précises en retraçant l’évolution de la politique de défense du Japon depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’ouvrage détaille point par point les dimensions politique, économique, scientifique, éthique et sociale des sujets abordés. Par exemple, alors que les missions sont de plus en plus dangereuses, les troupes japonaises n’ont pour autant pas le droit d’utiliser leurs armes, sauf en cas de légitime défense ; cela représente bien le dilemme dans lequel se trouve le pays. C’est un Japon pacifiste avec des principes en pleine évolution qui veut s’affirmer sur la scène internationale où tout semble tourner autour de la question de la « juste mesure ». L’ouvrage, très scientifique, est doté d’un sommaire précis qui apporte une aide précieuse pour accéder à la connaissance d’une des facettes importantes de l’histoire politique du Japon.