La Chine ! Toujours la Chine ! Et encore la Chine ! C’est que certainement, de tous les grands pays émergents, elle est sans nul doute celui qui se distingue, qui intrigue le plus.
En trois décennies, elle s’est radicalement transformée et a glissé de la périphérie orientale au centre du monde, retrouvant une place qui est intrinsèquement la sienne, au milieu. Elle a profondément changé du fait des mutations économiques et de son ouverture internationale.
Puissance émergente, la Chine connaît un développement économique considérable depuis trente ans. Cependant, elle n’a pas pour objectif de s’intégrer dans le monde tel qu’il est, pensé et construit par l’Occident, sur la base de valeurs supposées universelles. Son but n’est pas de s’occidentaliser ou de se dissoudre dans le système international mais d’utiliser la mondialisation à son profit. C’est pourquoi les gouvernements chinois mettent sans cesse en avant le principe de proportionnalité : la Chine doit faire ce qu’elle peut faire, pas plus, pas moins. Ses actions et ses engagements internationaux ne doivent pas contrevenir à sa souveraineté, à sa sécurité et à son développement, à la nature profonde de ses équilibres.
Si elle est une puissance émergente, la Chine est également une puissance paradoxale qui allie les records et concilie les contraires : plus grand pollueur du monde et premier pourvoyeur d’énergies renouvelables, fabricant massif de contrefaçons et deuxième puissance scientifique mondiale, entièrement tournée vers l’avenir et profondément attachée à son passé. Quant à la société chinoise, elle a été également transformée au cours des dernières décennies sous les effets conjugués de l’urbanisation, de l’industrialisation et de la tertiarisation, du vieillissement de la population lié à la politique de l’enfant unique. Une classe moyenne s’est progressivement constituée, des millionnaires et des milliardaires sont entrés dans le classement international des plus grandes fortunes. Après l’apparition de la société de consommation, on assiste désormais à l’émergence d’une opinion publique, de plus en plus active sur Internet.
Cependant, la Chine qui se profile à l’horizon des vingt prochaines années risque fort d’être une Chine vieillie, qui ne sera probablement plus le pays le plus peuplé du monde, pays d’issu d’enfants majoritairement uniques ou, en tout cas, dans lequel la réplication du contrôle démographique sur plusieurs générations aura profondément altéré les relations humaines. Tel est d’ailleurs son point commun avec la Russie.
En plus des articles sur la politique internationale de la Chine, ses mutations sociales et son défi démographique, le présent ouvrage aborde également bien d’autres sujets relatifs aux évolutions en cours de la Chine : l’évolution du droit chinois, la restructuration économique en Chine et la perspective de son développement, le passé et le futur du développement financier chinois, la réforme de l’éducation et le développement de l’enseignement supérieur et la croissance verte en Chine.
Cet ensemble de travaux érudits sur la Chine, écrit de façon savante, ouvre au lecteur les portes d’une véritable encyclopédie sur la situation actuelle et les évolutions en cours de « l’empire du milieu ».