De 2012 à 2022, chaque lundi, nous avons republié un article tiré de nos archives en rapport avec un fait qui s’est déroulé autrefois à la même période. Cette démarche à caractère historique permettait de revenir sur un événement moins connu ou de présenter un point de vue de l’époque. Tous les articles du florilège sont disponibles à la lecture.
Semaine 28/2020 : Décès de Louis Franchet d'Esperey le 8 juillet 1942
Le Maréchal Louis Franchet d’Esperey, né en 1856 à Mostaganem et décédé le 8 juillet 1942 à Saint Amancet, petite commune rurale du Tarn, est le plus méconnu des 8 maréchaux de la Grande Guerre. Saint-Cyrien, il fit une grande partie de sa carrière outre-mer participant notamment au côté de Lyautey à la pacification du Maroc. Général, il contribua directement à la victoire de la Marne à la fin de l’été 1914 et obtint de grands succès militaires dans les Balkans, libérant la Serbie et affaiblissant directement les forces de l’Empire austro-hongrois. Gravement blessé dans un accident de voiture en 1933 dans le Sud tunisien au cours d’une reconnaissance pour la construction d’une route, il poursuivit ses activités malgré les handicaps subis. Élu à l’académie française en 1934, il consacra la fin de sa vie à soutenir les anciens combattants issus d’Afrique. Cet article fut publié par la rédaction de la RDN à l’occasion du centenaire de la naissance du Maréchal afin de rendre hommage à un soldat un peu oublié dans la mémoire nationale.
Pour en savoir plus :
Maréchal Franchet d’Esperey : Mémoires, 1925.
Histoire militaire et navale, Collection Hanoteau, 1927.
Bugeaud, Hachette, 1938
Pierre Gosa : Un Maréchal méconnu, Franchet d’Esperey, vainqueur des Balkans, Nouvelles éditions latines, 1999.
Semaine 27/2020 : Réunification du Vietnam le 2 juillet 1976
Le 2 juillet 1976, le Vietminh vainqueur de la guerre du Vietnam unifiait le pays sous une tutelle de fer idéologiquement basée sur le marxisme-léninisme. Pour les États-Unis, c’était la fin d’un conflit compliqué ayant divisé la société américaine et ayant sapé la croyance en la superpuissance américaine. Vingt ans après, le Reaganisme avait rendu une grande part de sa fierté aux États-Unis dans un contexte de déclin de la guerre froide avec une URSS bientôt à l’agonie. Le paradoxe est qu’en 2020, d’une part, le Vietnam, hier ennemi des États-Unis, accueille régulièrement les porte-avions de l’US Navy face au voisin chinois aux ambitions ouvertement affichées et que Washington est à nouveau dans une situation difficile en raison d’un unilatéralisme brutal imposé par Donald Trump et remettant en cause ses alliés traditionnels. Entre-temps, les échecs en Afghanistan et en Irak interrogent sur la capacité américaine à gérer des conflits asymétriques non vitaux.
Mots-clés : Vietnam, Vietminh, Ho Chi Minh, général Giap, Jimmy Carter, Ronald Reagan.
Pour en savoir plus :
Hugues Tertrais : Atlas des guerres d’Indochine 1940-1990, Éditions Autrement, 2004, 64 pages
Philippe Franchini : Les guerres d’Indochine (2 tomes), Pygmalion, 1988, 453 et 453 pages
Semaine 26/2020 : Signature de la Charte des Nations unies instituant l’ONU le 26 juin 1945
Après l’euphorie de la victoire sur l’Allemagne nazie le 8 mai et alors que le Japon était à l’agonie, 51 États (aujourd’hui ils sont 193, sans compter les observateurs comme le Saint-Siège) signaient à San Francisco la Charte des Nations unies, instituant ainsi l’ONU. Après l’échec de la Société des Nations dans les années 1930, le monde se dotait d’une nouvelle institution universelle censée réguler désormais les conflits et éviter une troisième guerre mondiale. Malgré la bonne volonté des uns et des autres, très vite l’ONU fut confronté à ses premières crises sur fond de guerre froide, entre deux systèmes politiques incompatibles. D’un côté, le monde dit libre protégé par les États-Unis et de l’autre le bloc soviétique piloté par l’URSS et s’appuyant sur la doctrine marxiste-léniniste. Pourtant, l’ONU, à défaut de résoudre la conflictualité mondiale, existe toujours, malgré ses nombreux défauts. Certes, de nombreux projets de réforme notamment du Conseil de sécurité sont sur la table mais l’immobilisme règne. C’était le constat en 1994 et un quart de siècle après, les questions demeurent.
Pour en savoir plus :
Charillon Frédéric, Ramel Frédéric et Balzacq Thierry, Manuel de diplomatie, Presses de Sciences-Po, 2018.
Brahimi Lakhdar et Marcoux Sonia, « L’ONU survivra-t-elle en 2034 », Politique étrangère vol. 2006/4, p. 771-783.
Semaine 25/2020 : Naissance d’Heinz Guderian le 17 juin 1888
Le 17 juin 1888 naissait Heinz Guderian en Prusse orientale. Issu d’une lignée d’officiers, il intégra une école de cadets en 1903. Officier de transmissions, il s’intéressa très vite à l’emploi de la motorisation et donc des blindés dont il fut le principal promoteur dans la Wehrmacht. À la tête d’unités blindées en Pologne en 1939 puis en France en 1940, il mit en pratique la doctrine de la Blitzkrieg. Le 1er mars 1943, il devient inspecteur général des troupes blindés et sert avec fidélité Hitler, manœuvrant habilement notamment lors de la tentative du 20 juillet 1944. Fait prisonnier le 10 mai 1945, il est libéré en 1948 sans procès, ayant réussi à convaincre d’une Wehrmacht non coupable de crimes de guerre, ce qui s’est révélé faux. Expert des blindés, il est alors sollicité pour donner son avis d’autant plus que la guerre froide gagnait en intensité. Il publie plusieurs ouvrages dont Panzer leader en 1952. Il meurt le 14 mai 1954 à 65 ans. Un de ses fils, Heinz Günther Guderian (1914-2004) fut lui aussi un spécialiste des blindés et acheva sa carrière militaire comme général inspecteur des troupes blindées de la Bundeswehr.
Pour en savoir plus :
Heinz Guderian : Achtung Panzer, 1937.
Heinz Guderian : Souvenir d’un soldat, Tempus, 2020 (édition avec commentaires).
Semaine 24/2020 : La Résistance française en juin 1944
Le 6 juin 1944, l’opération Overlord permettait aux Alliés de débarquer sur les plages normandes et ouvrir ainsi un second front contre les armées du IIIe Reich. La libération de la France débutait avec la bataille de Normandie qui a duré jusqu’à la fin du mois de juillet. La France, sous la direction du général de Gaulle et du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), y a contribué militairement et politiquement, permettant ainsi de retrouver une place perdue en juin 1940. Le rôle de la Résistance a été un atout majeur face à la Collaboration incarnée par le régime de Vichy. L’évaluation de l’aspect militaire a également été un enjeu politique, notamment dans le rapport de force entre les FFL et les FFI, le général de Gaulle imposant l’amalgame et l’intégration de ces dernières au sein de l’armée française. Depuis, les enjeux mémoriels demeurent et ont constitué un des fondamentaux de la vie politique de la IVe République et de la Ve République jusqu’aux années 1980.
Pour en savoir plus :
André Kaspi : La Libération de la France, Perrin,1995.
Paul Gaujac : Les Forces spéciales de la Libération, Histoire & collections, 1999.
Semaine 23/2020 : Début de la guerre israélo-arabe des Six Jours le 5 juin 1967
Le 5 juin 1967, Israël déclenchait une guerre contre une coalition arabe dirigée par l’Égypte. En six jours, les armées arabes furent vaincues et eurent un sentiment d’humiliation tant la défaite fut rapide en démontrant les carences de ces forces armées, piliers de régimes autoritaires. Sans conteste, Tsahal sut manœuvrer et exploiter au mieux sa supériorité tactique en faisant preuve d’audace et d’inventivité. La guerre des Six Jours a ainsi marqué un tournant dans l’art militaire, analysé dans cet article publié quelques mois après le conflit et traitant du Retex issu de la littérature disponible à cette époque. Une des failles de l’Égypte fut notamment l’incapacité de son commandement à réagir.
Pour en savoir plus :
Razoux Pierre : La guerre des Six jours, du mythe à la réalité, Economica, 2006, 314 pages
Razoux Pierre : Tsahal, Nouvelle histoire de l’armée israélienne, Perrin, 2006, 612 pages
Semaine 22/2020 : Décès d’Abd el-Kader le 26 mai 1883
En mai 1883, Abd el-Kader s’éteignait à Damas, à l’âge de 76 ans. Sous la plume très alerte de Jules Bertaut (1877-1959), le portrait de ce grand chef de guerre, fin lettré par ailleurs, rappelle l’aura que celui-ci a eu tant dans sa lutte contre la présence française entre 1830 et 1847 dans ce qui allait devenir l’Algérie, que dans son respect de ses adversaires y compris chrétiens durant toute sa vie. Le personnage a donc exercé une vraie fascination et a reçu une reconnaissance de son vivant, y compris de la France qui lui accorda la Légion d’honneur pour avoir sauvé des populations chrétiennes au Proche-Orient en 1860. Certes, le style du texte peut paraître aujourd’hui très ampoulé mais il correspondait à un genre littéraire très en vogue notamment sous la IIIe République.
Pour en savoir plus:
Jules Bertaut : Le Roi bourgeois (Louis-Philippe intime) ; Grasset, 1936.
Bruno Étienne : Abd el-Kader ; Hachette, 1994.
Semaine 21/2020 : Décès du Maréchal Pélissier le 22 mai 1864
Héritière d’une longue histoire militaire nationale la RDN a publié en 1949 une « hagiographie » du Maréchal Aimable Pélissier décédé le 22 mai 1864 à l’âge de 70 ans, alors qu’il était gouverneur d’Algérie. Le Duc de Malakoff appartient à ces générations marquées par l’épopée napoléonienne et qui ont vécu l’Empire, la Restauration, la monarchie de Juillet puis le second Empire, une longue période où la France débute la révolution industrielle et la conquête coloniale à partir de l’Algérie. Le Maréchal Pélissier a ainsi connu une belle carrière comme on les concevait à l’époque, avec panache, gloire et honneurs. Saint-Cyrien, il vécut les expéditions en Espagne en 1823 et en Algérie en 1830, et la guerre de Crimée à partir de 1855. Il fut grand chancelier de la Légion d’honneur et se maria tardivement à l’âge de 65 ans. Ce parcours est aussi significatif d’une armée française qui sut se couvrir de gloire sur les champs de bataille mais ne sut pas évoluer techniquement et doctrinalement, contrairement à l’armée prussienne et qui le paya très cher en 1870.
Pour en savoir plus :
Alain Gouttman : La guerre de Crimée, 1853-1856 la première guerre moderne, Perrin, 2003
Hervé Drévillon et Olivier Wieviorka (dir.) : Histoire militaire de la France, Tome 1, Des Mérovingiens au Second Empire, Perrin, 2018
Semaine 20/2020 : Bataille de Montcornet, le 17 mai 1940
La campagne de mai-juin 1940 signe la plus grande défaite militaire, politique et morale de la France. Son étude reste essentielle pour en comprendre les raisons. Contrairement à une légende noire, les armées françaises se sont battues courageusement et l’effondrement tient essentiellement dans la faillite du haut commandement à faire face à l’offensive blindée allemande. Le retard pris doctrinalement sur l’emploi du char y est pour beaucoup. À l’inverse, les combats de la 4e DCR autour de Montcornet à partir du 15 mai ont démontré qu’il était possible de contre-attaquer et de stopper les chars allemands. Mais l’insuffisance des moyens logistiques et l’absence d’un réel appui aérien ont entravé la 4e DCR qui n’a pas démérité.
Pour en savoir plus :
François de Lannoy et Max Schiavon, Les généraux français de 1940, Éditions E.T.A.I, 2013
Jean-Gabriel Jeudy, Chars de France, Éditions E.T.A.I, 1997
Semaine 19/2020 : Entrée en vigueur de l’accord de Paris et inclusion de la RFA au sein de l’Otan conduisant à son réarmement le 5 mai 1955
Dix ans après la capitulation sans condition du Reich nazi, la question du réarmement de la République fédérale d’Allemagne (RFA) se posait face à la menace soviétique. Après des débats intenses où la France s’est longuement inquiétée de la résurgence d’une armée allemande, les Alliés donnèrent le feu vert avec les Accords de Paris en 1954. Dès lors, le Bundestag à Bonn a débattu sur le modèle et la nature de la future Bundeswehr : une armée de citoyens en uniforme, une milice ou une continuation de la Wehrmacht dissoute au printemps 1945. Parmi les points essentiels pour cette recréation : le commandement et l’encadrement à partir des officiers supérieurs et généraux de 1945. Autre souci : comment concilier une nouvelle armée avec une opinion publique toujours traumatisée par le nazisme exprimant un pacifisme militant.
Pour approfondir :
Étienne François et Hagen Schulze (dir.) : Mémoires allemandes, Gallimard, 2007
Jérôme Fehrenbach : Von Galen, un évêque contre Hitler, Éditions du Cerf, 2018
Semaine 18/2020 : Suicide d'Adolf Hitler le 30 avril 1945
30 avril 1945 : Adolf Hitler se suicide avec Eva Braun dans son bunker souterrain près de la Chancellerie du Reich. Sa disparition, en pleine bataille de Berlin, accélère l’effondrement du Reich qui capitule le 8 mai sans condition, après la signature de Reims le 7 mai. De nombreux débats ont porté depuis sur la responsabilité du Führer dans la conduite des opérations. De fait, les travaux des historiens et des militaires ont largement confirmé ce qui ressort de cet article du général (Air) Lionel-Max Chassin (1902-1970) sur l’entière domination et contrôle du système politique et militaire nazi par Hitler. Celui-ci a conçu et conduit les opérations, y compris en désavouant ses généraux et sacrifiant ses soldats. Les succès autant que les défaites ressortent bien d’Hitler. Son incapacité à comprendre l’inéluctabilité du désastre causé par son idéologie a entraîné l’Allemagne dans le plus grand désastre de son histoire.
Pour mieux comprendre :
Philippe Masson : Hitler, chef de guerre ; Perrin, 2005
Marlis Steinert : Hitler, Fayard, 1991
Jean Lopez : Les derniers jours d’Hitler, Tempus, 2020
Semaine 17/2020 : Début de la Conférence de Genève mettant fin à la présence française en Indochine le 26 avril 1954
Le 26 avril 1954 s’ouvrait à Genève une Conférence décisive pour l’avenir du Sud-Est asiatique dans un contexte dramatique avec l’agonie du camp retranché de Dien Bien Phu qui allait tomber le 7 mai. Le 19 juin, Pierre Mendès France (1907-1982) devient Président du Conseil avec l’objectif de sortir la France du guêpier indochinois tout en préservant au maximum ses intérêts dans la région. Tous les acteurs de la guerre froide ont été présents à Genève avec Ho Chi Minh pour le Vietminh, qui allait obtenir l’indépendance du Vietnam du Nord. Pour la Chine communiste, Zhou Enlai (1898-1976) – orthographié à l’époque Chou En Lai – fut le principal négociateur. Fin connaisseur de l’Europe et en particulier de la France, il permit à Pékin de prendre un fort ascendant. Si la France dut au final se retirer rapidement de l’ex-Indochine, les Américains prirent très vite le relais en soutenant le Vietnam du Sud.
Pour en savoir plus : Georges-Henri Soutou : La guerre froide de la France 1941-1990, Éditions Tallandier, 2018, 592 pages
Hervé Drévillon et Olivier Wieviorka : Histoire militaire de la France Tome II de 1870 à nos jours, Perrin, ministère des Armées 2018, 550 pages
« Pages d'histoire - La formation de l'Europe à travers l'histoire » (octobre 1952) par Joseph Revol
Semaine 16/2020 : Création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) par le Traité de Paris le 18 avril 1951
Le 18 avril 1951, la signature du Traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) signifiait à la fois la fin d’une conception d’une Europe imprégnée par la rivalité franco-allemande ‑ provoquée par la guerre de 1870 entre l’empire de Napoléon III et la Prusse de Guillaume Ier et de son chancelier Bismarck et ayant atteint son paroxysme avec la Seconde Guerre mondiale –, et une nouvelle perspective d’un projet européen non plus marqué par l’asservissement mais par une coopération accrue sur un pied d’égalité. La CECA s’inscrit dans le contexte de la guerre froide avec l’acceptation définitive par Paris de la reconstruction politique de la République fédérale d’Allemagne (RFA). Bonn devient ainsi un partenaire majeur alors que les années immédiates de l’après-guerre voyaient encore les Français considérer l’Allemagne comme restant un adversaire potentiel et dont il fallait se méfier. La CECA a ainsi contribué à la construction européenne, concrétisée avec le Traité de Rome en 1957, instituant l’Europe des « Six ».
Semaine 15/2020 : Début du génocide au Rwanda le 7 avril 1994
L’année 1994 a vu le Rwanda plonger brutalement dans une guerre civile débouchant sur un génocide dont les cicatrices demeurent. L’affrontement interethnique entre Hutus et Tutsis a entraîné l’opération française Turquoise contestée par les uns, soutenue par les autres. Les conséquences du conflit rwandais restent encore perceptibles dans la région de l’Afrique des Grands Lacs aux nombreuses potentialités économiques.
Semaine 14/2020 : Débarquement argentin aux Malouines le 2 avril 1982
La guerre des Malouines a été atypique dans la mesure où elle a concerné deux pays se réclamant du bloc occidental alors que la guerre froide divise toujours le monde. L’Argentine, dirigée par une Junte militaire, a cru par son coup de force obtenir un succès stratégique renforçant son régime. Mais la Grand-Bretagne dirigée par Margaret Thatcher ne pouvait pas accepter ce fait accompli et Londres engagea une opération militaire conséquente pour reprendre les Malouines. Les combats furent de haute intensité avec des pertes non négligeables. Ainsi, la marine argentine perdit son croiseur-cuirassé Belgrano (admis au service en 1939 dans l’US Navy puis transféré en 1951) et la Royal Navy a vu plusieurs bâtiments coulés dont le HMS Sheffield touché par un missile Exocet. Les pertes furent quasiment militaires (649 Argentins et 255 Britanniques). Seules 3 victimes civiles habitant sur les îles furent à déplorer. La défaite argentine amena la chute de la junte, tandis que Margaret Thatcher fut brillamment réélue. Cette guerre fut très riche d’enseignements notamment pour la construction navale militaire et sur le besoin de « fighting spirit » que les Anglais avaient et qui faisaient défaut aux soldats argentins mal équipés.
Semaine 13/2020 : Proclamation de l'indépendance du Bengladesh le 26 mars 1971
Le 26 mars 1971, le Bangladesh obtenait son indépendance après une guerre civile violente en se détachant du Pakistan. En 1947, la partition de l’Empire des Indes avait abouti à cette aberration d’un État pakistanais à majorité musulmane constitué en deux blocs, l’un à l’Est de l’Inde, principalement peuplé de Bengalis, et l’autre à l’Ouest. Le pouvoir politique et militaire était principalement à Islamabad (à l’Ouest) et malmenait les Bengalis. Les images de l’époque ont alors suscité une vive émotion dans l’opinion publique internationale avec une population du Bangladesh parmi les plus pauvres au monde.
Semaine 12/2020 : Ali Hassan al-Majid fait bombarder chimiquement la ville de Halabja au Kurdistan irakien le 16 mars 1988
Les accords secrets franco-britanniques dits Sykes-Picot en mai 1916 puis le Traité de Sèvre en août 1920 ont abouti au démantèlement de l’Empire ottoman en créant des États autour de différents peuples et tribus comme les Hachémite ou les Saoud. Le découpage régional ainsi imposé a par contre oublié la question du peuple kurde dont l’importance numérique et la dispersion géographique ne furent pas pris en compte par les diplomates européens. De fait, cela a créé une situation inextricable en répartissant les Kurdes principalement entre quatre États : Turquie, Irak, Syrie et Iran. Un siècle plus tard, il n’y a toujours pas de Kurdistan et les conflits sont toujours multiples sur fond de rivalité entre les États issus de la Sublime Porte.
Semaine 11/2020 : Premier combat de navires cuirassés entre le Monitor et le Virginia le 9 mars 1862
Le 9 mars 1862 en pleine guerre de Sécession, un affrontement de monitors cuirassés démontre l’intérêt de ces plateformes motorisées et puissamment armés. Pendant huit décennies, le cuirassé va devenir le « capital ship » des marines en conférant une capacité de frappe jusqu’alors inégalée. Pourtant, avec Pear Harbour et la bataille de Midway, le cuirassé va montrer des obsolescences irréversibles face au porte-avions qui va devenir le nouveau vecteur de la puissance navale. La traque du Bismarck et l’échec des méga-cuirassés japonais ont sonné le glas de ce type de navire. En 1967, la France envoie à la ferraille le Richelieu et ne va pas tarder à faire de même pour le Jean Bart, dont le sauvetage en juin 1940 constitue pourtant un épisode glorieux dans la débâcle de l’exode. Pour les amateurs d’images, le Jean Bart, dernier cuirassé français apparaît dans le film Le petit baigneur tourné par Robert Dhéry en 1968 dans la rade de Toulon.
Semaine 10/2020 : Signature du traité de Brest-Litovsk le 03 mars 1918
En 1966, la France du général de Gaulle cherche à établir un dialogue au plus haut niveau avec l’URSS, tout en affirmant son appartenance au monde occidental mais en refusant un alignement docile sur Washington, ce que le retrait de la structure militaire de l’Otan va concrétiser. La relation entre Paris et Moscou a eu un très long parcours allant de l’Alliance contre le Reich de Guillaume II à la méfiance durant la guerre froide. Le paradoxe est que la révolution bolchevique évoquée dans cet article a puisé au cœur du mythe de la Révolution de 1789. Et tout bon militant communiste russe connaissait par cœur les paroles de l’Internationale, chant écrit par Eugène Pottier en 1871 pour saluer les Communards de Paris. La mission militaire française envoyée à Petrograd, l’ex-Saint-Pétersbourg, a essayé de comprendre ce qu’il en était tant sur le plan militaire que sur le plan diplomatique. Au final, la France apporta un soutien militaire à la jeune république de Pologne pour la protéger de l’URSS, mission à laquelle participa le commandant Charles de Gaulle.
Semaine 9/2020 : Exil de Ferdinand Marcos aux États-Unis le 25 février 1986
Les Philippines ont une relation particulière aux États-Unis. Jusqu’en 1898, les îles étaient sous le contrôle du Royaume espagnol. Le conflit de 1898 vit Madrid perdre à la fois Cuba et les Philippines, au profit de Washington qui – sans le proclamer urbi et orbi – se donnaient de fait des espaces quasi « coloniaux ». Le régime philippin dirigé par Ferdinand Marcos (1917-1989) se voulait résolument anticommuniste et bénéficiait de l’appui des États-Unis. Le pays a certes pu évoluer économiquement mais la corruption généralisée et le comportement de la famille Marcos aboutit à son renversement en février 1984. Des guérillas communistes et indépendantistes ont longtemps perduré, poussant l’État à une militarisation de certaines régions insulaires.
Semaine 8/2020 : Assassinat de l'imam Yahya et début de la crise yéménite le 17 février 1948
Le Yémen – aujourd’hui en proie à une guerre civile complexe – a toujours été un lieu de confrontation de par sa position géographique à l’entrée de la mer Rouge et de l’océan Indien et de par sa composition ethnique et religieuse. De plus, le cloisonnement intérieur imposé par le relief n’a pas permis l’émergence d’une vraie identité nationale. Véritable mosaïque d’intérêts locaux divergents, le Yémen a aussi subi les influences extérieures, hier avec la guerre froide et les ambitions soviétiques, aujourd’hui avec les grands voisins locaux dont l’Arabie saoudite et l’Iran. Territoire compliqué, le Yémen est marqué par ce morcellement profitant aux potentats locaux, au détriment des populations.
Semaine 07/2020 : Simon Bolivar, chef du nouvel État colombien le 10 février 1828
En février 1828, Simon Bolivar (1783-1830) prenait la tête de la Colombie alors que peu à peu les États d’Amérique du Sud se libéraient de la tutelle espagnole. La figure de Bolivar reste emblématique au-delà de l’Amérique latine et constitue un mythe politique. En 1991, le général Yves Salkin, spécialiste de l’Amérique du Sud et de l’Espagne, faisait le point sur la Colombie, un territoire aux riches potentialités mais miné par des conflits internes notamment avec les FARC, d’obédience marxiste, et les cartels de la drogue. La violence meurtrière a caractérisé cette période et même, si aujourd’hui, celle-ci a beaucoup reculé, l’ELN (Armée de libération nationale) et le restant des FARC continuent à être actifs et à se disputer le contrôle de différents trafics. De plus, la présence d’1,4 million de réfugiés venant du voisin vénézuélien constitue un défi majeur pour l’État colombien et ses services publics parfois déficients.
Semaine 06/2020 : Signature de l'alliance franco-ottomane le 04 février 1536
La Turquie de 1939 est en pleine mutation avec le Kémalisme, voulant couper avec le passé ottoman, pour se construire une nouvelle identité clairement moderne, occidentalisée et laïque. Ce parcours voulu par Mustapha Kémal (1881-1938) s’inscrit dans un paysage géopolitique en pleine recomposition avec d’une part de nouveaux États issus des accords Seyes-Picot, comme l’Irak ou la Perse, mais d’autre part l’URSS qui a soutenu la nouvelle Turquie et la montée des fascismes avec l’Italie dont les ambitions méditerranéennes étaient clairement affichées et l’Allemagne nazie regardant vers les espaces danubiens. Autant de lieux de confrontation à venir et donc d’Alliances à établir.
Semaine 5/2020 : Mort de Gandhi le 30 janvier 1948
Le 30 janvier 1948, le Mahatma Gandhi est assassiné par un nationaliste hindou hostile à celui qui incarnait la non-violence et le refus du conflit. Gandhi a incarné le pacifisme et est devenu une icône mondiale. Au début des années 1980, les mouvements pacifistes européens – soutenus en secret par les services secrets de l’Est – étaient puissants et remettaient en cause les positions de l’Otan face au Pacte de Varsovie, quitte à fragiliser les positions des pays européens comme la France ou l’Allemagne. Quelques mois après la publication de cet article, le Président François Mitterrand déclarait au Bundestag, le 20 janvier 1983 : « les fusées sont à l’Est, les pacifistes à l’Ouest ».
Semaine 4/2020 : La France reconnaît la Chine communiste le 27 janvier 1964
En février 1964, la France du général de Gaulle reconnaissait officiellement la République populaire de Chine de Mao. Jacques Vernant (1912-1985) éclairait ici les grandes discussions diplomatiques alors en cours avec notamment la visite aux États-Unis du Chancelier allemand Ludwig Erhard (1897-1977) devant concilier à la fois le lien de dépendance étroite avec Washington mais aussi le besoin de la relation franco-allemande au cœur de la Communauté économique européenne (CEE). Le président Johnson en profita pour donner son feu vert à des discussions entre la République fédérale d’Allemagne (RFA) et le bloc soviétique en vue de réduire les tensions en Europe. Au même moment, Chou en Lai, le ministre des Affaires étrangères chinois, effectuait un long voyage principalement en Afrique, traduisant une diplomatie d’ouverture, contrastant d’ailleurs avec la brutalité idéologique du régime maoïste à l’intérieur de la RPC.
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