Euronaval 2018
À l'occasion du Salon Euronaval (23-26 octobre 2018)
Cahier - Gican - octobre 2018 - 104 pages
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Faire face aux défis de demain - Florence Parly - p. 7-11
L’innovation n’est pas un rêve : elle est une nécessité, qui émerge en étant connectée à la réalité des opérations d’armement. La Direction générale de l’armement (DGA) a consolidé depuis cinq décennies un ensemble de dispositifs pour la soutenir, saisir les opportunités et tirer parti du dynamisme de l’industrie. Du fait de l’accélération des cycles de développement notamment dans le domaine du numérique, la DGA est amenée à repenser son modèle afin de mieux capter l’innovation au fil de l’eau et s’oriente, dans le cadre de sa transformation, vers un renforcement de sa démarche capacitaire.
Une marine de combat - Christophe Prazuck - p. 17-19
Face à la dégradation rapide du contexte sécuritaire, particulièrement visible en haute mer, la Marine nationale se prépare au combat. Le plan Mercator, plan stratégique à horizon 2030, donne le cap pour une marine de combat, une marine en pointe, et place l’humain au cœur des enjeux de demain. La récente Loi de programmation militaire prévoit de rénover le modèle ressources humaines (RH), enjeu existentiel face à la spécificité du quotidien du marin. Elle marque le début de la reconquête, comble les principales lacunes capacitaires, consolide l’autonomie stratégique et renouvelle les grandes unités de combat.
Sûreté maritime en Méditerranée - Vincent Bouvier - p. 21-26
Traversée par de nombreux flux de passagers et de marchandises, licites et illicites, la Méditerranée est la cible de menaces diverses, aggravées par l’apparition de conflits armés au Sud du bassin. La maîtrise des 2,5 millions de km2 de l’espace maritime méditerranéen est un enjeu majeur dans la lutte contre le terrorisme, la traite d’êtres humains ou les trafics de stupéfiants. Face à la diversité des menaces et à la difficulté intrinsèque de l’intervention en milieu maritime, les États ne peuvent agir dans le seul cadre national, mais doivent impérativement intégrer une dimension européenne et internationale.
Après avoir réalisé sa refonte à mi-vie, le Charles-de-Gaulle s’apprête à reprendre le cap des opérations. Du passage au tout-Rafale à la mise en œuvre de nouveaux armements comme les missiles MDcN ou Meteor, c’est l’ensemble des unités du Groupe aéronaval qui connaît une mise à niveau, conférant à la France des capacités militaires uniques en Europe. Le GAN, doté de nouvelles capacités de défense et de projection de puissance, sera capable de peser de manière déterminante sur les conflits de demain, que ce soit aux niveaux tactique, opératif ou stratégique. Ce retour à la mer du GAN permet à la France de disposer d’un outil militaire exceptionnel pour faire face aux menaces du XXIe siècle.
Crises multiples en Méditerranée, retour des menaces dans l’Atlantique Nord, course aux armements dans l’espace indo-Pacifique : c’est aujourd’hui sur les mers que se manifestent le plus vivement tensions et rivalités entre puissances. Si la France s’est toujours vue comme une puissance continentale, elle doit aussi tenir son rang de puissance maritime. La protection de son vaste territoire maritime et de ses intérêts en mer appelle une prise de conscience politique et militaire. En ce sens, la Loi de programmation militaire (LPM) planifie un effort conséquent de réarmement naval ; reste à l’inscrire dans un ensemble de partenariats stratégiques régionaux, dont certains sont à revigorer et d’autres à construire.
La défense au cœur de l’économie - Cédric Perrin, Bruno Alomar - p. 39-42
Oui, défense et économie font bon ménage. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle ces deux objets se regarderaient avec défiance, les auteurs de cette tribune témoignent des liens qui les unissent. Ils s’entremêlent et dépendent l’un de l’autre sur des questions de développement, de recherche, d’industrie ou encore d’emploi. Si les États-Unis ou la Chine ont rapidement, et avant nous, saisi ce lien, les auteurs expliquent pourquoi la France doit prendre conscience de la continuité essentielle entre ces deux domaines. Il en va, selon eux, de notre prospérité et de notre souveraineté.
Le monde d’aujourd’hui, complexe, instable et aux alliances incertaines, pousse l’Europe à devoir assumer par elle-même sa sécurité commune et conquérir son autonomie stratégique. L’industrie de défense, aéronautique et spatiale française, filière structurée et solidaire, salue les initiatives au niveau européen comme le Fonds européen de défense et plaide pour une coopération industrielle européenne accrue susceptible de faire avancer l’Europe de la défense. La coopération franco-allemande sur de grands programmes peut servir de catalyseur pour, enfin, réaliser cette Europe de la défense.
Le 50e anniversaire d’EURONAVAL évoque le chemin parcouru et les combats que les industriels doivent mener pour préserver leur compétitivité. Dans un secteur soumis à une concurrence de plus en plus forte, il est essentiel pour les industriels du naval de compter sur ce grand événement qui rassemble toutes les technologies, toutes les innovations. Cette vitrine du secteur interroge sur la nécessité de se grouper à l’export, en plus du marché domestique. Elle interroge aussi sur les fondements de la compétitivité à préserver qui dépassent la demande ou le marché et consacrent le besoin en matière d’innovation et en nouveaux talents.
Contre les nouvelles stratégies de déni d’accès que nos adversaires déploient dans les airs et en mer, la France peut s’appuyer sur des armes différenciatrices comme la famille des antimissiles Aster ou celle des missiles de croisière MdCN et Scalp-EG. Ces menaces grandissantes imposent néanmoins de poursuivre l’effort de modernisation de ces composantes, notamment au travers du programme FMAN/FMC en coopération avec les Britanniques. Grâce à son modèle d’intégration européenne, MBDA est dans une position unique pour contribuer efficacement aux réflexions visant à optimiser l’efficacité opérationnelle de nos futures plateformes.
Caractérisé par une relative stabilité du nombre d’acteurs industriels de premier rang, le secteur naval militaire européen n’en demeure pas moins traversé par de profondes évolutions. Face à la montée en puissance de nouveaux concurrents, l’heure est à la recherche de la taille critique et du meilleur positionnement stratégique. À l’export, les conditions d’entrée sur les marchés se sont durcies. La capacité des industriels à s’implanter localement et à nouer des relations de coopération et de partenariat est devenue un facteur de compétitivité déterminant.
Il faut faire évoluer en continu les capacités opérationnelles des systèmes navals pour conserver la supériorité technologique au combat. La feuille de route de Naval Group, dans son rôle d’architecte-intégrateur et maître d’œuvre de systèmes navals, vise à accélérer l’innovation incrémentale et à développer des solutions intégrant les ruptures technologiques. Cette feuille de route a été structurée en axes fédérateurs qui permettent de répondre aux besoins capacitaires et d’améliorer la compétitivité : Smart Naval Force, Smart Ship, Invulnerable Ship, Smart Energy, Smart Availability et enfin Smart Industry.
Les mines marines menacent à nouveau l’économie comme lors de la guerre froide, après laquelle ce domaine de lutte asymétrique a subi les plus fortes restrictions budgétaires. La France veut remplacer, dès 2020, ses 12 chasseurs de mines par le Slamf reposant sur des bâtiments porteurs de drones. Entre 2010 et 2015, le programme d’études amont Espadon associant DCNS, Thales et ECA Group a démontré la faisabilité d’une telle architecture. Dans le même temps, la France et le Royaume-Uni ont lancé le Maritime Mines Counter Measures (MMCM), projet qui aboutira à la livraison en 2019 de 2 prototypes de système de drones. De leur côté, la Belgique et les Pays-Bas ont lancé le Next Generation Mine Counter Measure Capability (NG MCMC). Ces initiatives révolutionnent la guerre des mines et influenceront les futures capacités de nombreuses Nations.
Les États se trouvent confrontés à la nécessité de renforcer la surveillance de leurs espaces maritimes. L’Ocean Eagle 43 a été développé par CMN comme un moyen très économique d’assurer les missions d’Actions de l’État en mer (AEM). Il combine 3 atouts : une architecture trimaran qui lui permet d’atteindre des vitesses élevées avec une faible propulsion ; un système de surveillance intégré, connecté à des postes de commandement à terre et à d’autres plateformes (navires et aéronefs) ; et enfin, un drone aérien embarqué qui étend ses capacités de surveillance à plus de 40 nautiques.
Le domaine naval est à nouveau au centre des enjeux dans un monde en pleine évolution technologique où le contexte sécuritaire international connaît encore de nombreuses crises. En renforçant son positionnement à l’international et en développant son avance technologique, Thales a su évoluer pour répondre aux besoins des marines dont la Marine nationale. Nous abordons les prochaines années en accélérant les investissements, en particulier dans le numérique et en utilisant nos activités dans le domaine civil comme un levier, afin de conserver à nos marines clientes leur supériorité opérationnelle.
Dans le domaine des matériels navals, comme de façon générale dans les armements, les cinquante dernières années ont vu des évolutions majeures, peut-être plus nombreuses et plus profondes que dans n’importe quelle période précédente. Des changements stratégiques majeurs, de la guerre froide aux nouveaux affrontements qui s’amorcent, ont entraîné de nouveaux besoins opérationnels, tandis que les progrès scientifiques offraient, dans les domaines de la furtivité des plateformes, de la létalité des armes, de l’information et du traitement de données notamment, de nouvelles capacités techniques.