Spécial Bac 2025 – Spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques

La RDN publie ce Cahier spécial Bac 2025 pour accompagner les lycéens dans leurs révisions de la spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP). Avec un corpus de textes de 2000 à 2025, la RDN accompagne les lycéens dans leurs révisions grâce à une sélection de 23 articles et 2 annexes rédigées par la rédaction et une méthodologie de la dissertation et du commentaire de documents, partagée par un professeur d'histoire géographie, de géopolitique et de relations internationales.
Cahier NUMÉRIQUE UNIQUEMENT - avril 2025 - 217 pages - 10 €
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Éditorial - Jérôme Pellistrandi - p. 1-1
À l’heure des réseaux sociaux et de l’instantanéité de l’information où le vrai est percuté par le faux, où l’histoire est réécrite à des fins idéologiques, il devient essentiel de mieux comprendre notre monde si complexe, mais aussi si riche, dans sa diversité. Avec les épreuves de spécialité HGGSP (histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques), cette ouverture à l’échelle de notre planète est à la fois une gageure – pour ceux qui préparent le Bac ou abordent les études supérieures – et une chance formidable pour décrypter notre quotidien, comprendre les enjeux extérieurs qui peuvent nous affecter et surtout pouvoir agir en jeunes citoyens responsables de leur avenir, de notre avenir ! Lire la suite
De nouveaux espaces de conquête
La Marine nationale est une marine de combat, apte à être engagée au cœur des crises. La Loi de programmation militaire 2024-2030 conforte qualitativement l’outil naval en conservant sa cohérence opérationnelle. Il faudra toutefois revoir à la hausse le format après 2030. Cela exige une BITD performante et innovante, bien ancrée dans ses territoires comme en Bretagne.
La guerre des câbles n'aura pas lieu - Arthur Laverdant - p. 12-17
Les câbles sous-marins sont essentiels pour le fonctionnement d’Internet et donc à notre vie quotidienne. Ce sont des infrastructures devenues fondamentales et sujettes à des menaces qui ne sont plus hypothétiques. Cependant, il faut pondérer le risque d’une coupure majeure, ne serait-ce qu’en raison des difficultés techniques pour intervenir à une grande profondeur et au maillage des réseaux.
Le concept Indo-Pacifique a été porté initialement par des acteurs extérieurs à la région. Aujourd’hui, le terme reste abondamment débattu et commenté, d’autant plus que l’on assiste à une militarisation croissante de cette crise essentiellement maritime. La compétition États-Unis–Chine oblige ainsi les États insulaires à réfléchir à leur destin commun, malgré leurs différences.
La Marine nationale est pleinement engagée sur un spectre très large de missions, allant de l’Action de l’État en mer (AEM) jusqu’à la haute intensité. Cette dualité permanente est une caractéristique majeure de notre politique maritime, d’autant plus que la France dispose de la deuxième Zone économique exclusive (ZEE) mondiale, l’obligeant à en assumer la sûreté.
La compétition stratégique dans l’Espace s’est accélérée et s’est aggravée avec des acteurs dont notamment la Russie ayant des attitudes agressives. L’Espace est ainsi instrumentalisé, nous obligeant à revoir notre stratégie, en accentuant notre coopération avec nos alliés et en renforçant la résilience de nos systèmes spatiaux.
Faire la guerre, faire la paix : formes de conflits et modes de résolution
L’attaque terroriste du 7 octobre 2023 a relancé dramatiquement le conflit israélo-palestinien. Aucune des deux parties ne semble vouloir trouver une solution pérenne, au grand désespoir de ceux qui veulent construire un ordre raisonnable. Or, il est urgent de trouver un plan pour l’après si l’on veut sortir de ce cycle infernal. Peut-être que de cette violence aveugle sortira un espoir de solution ?
La paix par la dissuasion ? - Bruno Tertrais - p. 50-59
La question de savoir si la dissuasion nucléaire évite la guerre reste d’actualité. De fait, il n’y a pas eu de conflits majeurs entre les États dotés de la bombe, mais cela ne signifie pas forcément que ce risque ait disparu. La dissuasion reste imparfaite et fragile, et néanmoins nécessaire à la paix.
Le monde n’est ni en guerre, ni en paix avec des conflictualités déstabilisatrices comme la guerre en Ukraine. Celle-ci est un conflit conventionnel bâtard car sous ambiance nucléaire et dans une impasse pour Moscou. Cependant, pour l’Europe et les États-Unis, il y a obligation à réfléchir sur le besoin de paix pour demain.
En 1975, l’Acte final d’Helsinki marquait une étape décisive dans le processus de dialogue entre le bloc occidental et le pacte de Varsovie dirigé par l’URSS. Or, aujourd’hui, tous les principes posés alors semblent remis en cause, d’autant plus qu’une nouvelle puissance, la Chine, se veut être reconnue.
Histoire et mémoires
Le Service du travail obligatoire (STO) occupe une place ambiguë dans l’histoire mémorielle de la Seconde Guerre mondiale. Les Français qui ont travaillé en Allemagne ont eu du mal à se situer, n’étant ni résistants, ni déportés. La reconnaissance de certains droits a été tardive et partielle. La mémoire du STO risque de disparaître très rapidement.
La mémoire des guerres initiée après 1918 a profondément transformé le lien entre la Nation et ses armées. Les dimensions politiques ont créé des mythes parfois oublieux de la réalité des faits, entraînant des incompréhensions durables, voire des hostilités profondes. Il est nécessaire de retourner à l’histoire pour que ce devoir de mémoire ne soit pas une reconstruction idéologique.
16 juillet 1942 - 16 juillet 2022. Il y a 80 ans avait lieu la tragique Rafle du Vel d'Hiv, avec l'arrestation de plus de 13 000 personnes, dont un grand nombre d'enfants, de confession juive. Cette rafle eut lieu dans le cadre des opérations anti-juives du régime nazi, orchestrées dans plusieurs pays d'Europe. En France, le régime de Vichy organisa les arrestations, qui conduisirent ces hommes, femmes et enfants dans l'attroce attente des trains qui les menèrent vers les camps de la mort. Véronique Dubois, aumônière israélite des armées rappelle que, 80 ans après, cette mémoire ne doit jamais s'éteindre et qu'il est plus que jamais nécessaire de commémorer ce moment dramatique de l'histoire de France.
Identifier, protéger et valoriser le patrimoine : enjeux géopolitiques
Un patrimoine important, riche et diversifié - Alain Monferrand - p. 104-111
D’un point de vue touristique, l’expression « patrimoine militaire » au sens ou on l’entend de nos jours recouvre trois composantes distinctes : les citadelles et fortifications, des premiers bastions du XVIe siècle à la ligne Maginot ; les musées militaires et les collections d’armes, d’aéronefs et de bateaux ; les champs de batailles et autres lieux de mémoire liés aux guerres.
Le président Erdogan ne cesse d’instrumentaliser l’histoire turque pour ressusciter une vision impériale de sa politique. Ainsi, il met en valeur l’héritage du passé ottoman, y compris pour mettre en scène son projet de programme spatial, outil d’une nouvelle souveraineté s’inscrivant dans le prolongement du patrimoine turc.
L'environnement, entre exploitation et protection : un enjeu planétaire
L’Océanie est directement concernée par les enjeux climatiques avec le risque de subversion des États atolliens. Ceux-ci s’efforcent de trouver des solutions, y compris de repli vers les grands États comme l’Australie. Il y a, dès lors, un véritable télescopage entre les besoins régionaux et les approches stratégiques, les petits États recherchant une meilleure reconnaissance internationale et une préservation de leurs intérêts économiques.
La guerre en Ukraine pose un véritable défi pour l’environnement tant les dommages écologiques sont importants et durables. La question de la responsabilité et donc des réparations est posée au regard du droit international. Les difficultés restent cependant nombreuses du fait de la non-reconnaissance par la Russie des instances de justice internationales comme la Cour pénale internationale (CPI).
Le changement climatique a des incidences sécuritaires croissantes, obligeant l’Union européenne et l’Otan à y réfléchir et à l’intégrer dans leurs doctrines et plans d’action. Cela signifie une prise en compte par les forces armées et à envisager de nécessaires mutations avec les difficultés de les concilier avec les exigences opérationnelles dans un contexte international fracturé.
L’eau, cause et instrument de guerre ? - Alain Lamballe - p. 143-148
L’eau est vitale pour l’humanité. Il est cependant difficile de démontrer que l’accès à l’eau a été la cause principale de conflits. Cependant, le contrôle de cette ressource est un enjeu permanent et participe aux tensions géopolitiques croissantes. L’Asie et l’Afrique sont des zones susceptibles de voir ainsi une nouvelle conflictualité autour de l’eau.
Les atteintes à l’environnement lors d’un conflit constituent des sources potentielles de sanctions au regard du développement du droit des conflits armés. C’est une exigence qui s’impose de plus en plus aux différents acteurs, d’autant que l’opinion publique internationale en est souvent témoin. Cette évolution s’imposera comme une responsabilité politique et éthique.
L'enjeu de la connaissance
Les moteurs de recherche sont indispensables sur Internet. Ils permettent l’accès à de nombreuses informations mais leur fonctionnement répond d’abord à des critères de rentabilité économique. Face au risque de manipulation, il est nécessaire de savoir maîtriser ces outils, d’autant plus que l’IA vient désormais amplifier le traitement des données. La lucidité s’impose pour en comprendre les limites.
Dans un monde chaotique, où la course à la technologie est une réalité avec une Chine très ambitieuse, l’Otan a un rôle à jouer en s’appuyant sur ses États-membres. Avec ses capacités de fédération des efforts, l’Alliance doit poursuivre son travail afin de garantir une supériorité technologique indispensable pour faire face à nos compétiteurs stratégiques.
L’intelligence artificielle est un outil majeur dans la guerre de l’information pratiquée notamment par la Chine et la Russie à des fins idéologiques. Les progrès constants de l’IA permettent de générer de nouveaux modes d’action fragilisant nos sociétés très ouvertes sur la liberté d’information, au risque de laisser libre cours à l’adversaire avide de nous déstabiliser.
La Chine développe des stratégies d’influence médiatique dans le Pacifique Sud en utilisant une palette très large d’outils comme la formation de journalistes, le financement des médias, des voyages culturels, etc. L’objectif est d’imposer un modèle chinois censé être supérieur et plus efficace. Toutefois, et jusqu’à présent, les opinions publiques océaniennes préfèrent les médias australiens, plus fiables.
Annexes