La guerre des isthmes dans la bataille d'Afrique
Le coup de force égyptien du 26 juillet 1956 contre la Compagnie Universelle du Canal de Suez, a enfin fait comprendre à l’opinion mondiale la gravité de la situation en ce point névralgique de l’univers où — à défaut d’une possibilité d’accord sur le fond du problème — l’O.N.U. parvient de plus en plus difficilement à maintenir entre Israël et les États arabes une trêve précaire. Cette dernière dépend en fait de l’équilibre des armements puisque chacun des partis directement en cause se déclare résolu à atteindre par tous moyens ses objectifs, savoir : pour l’un la suppression de l’État d’Israël ; pour l’autre le rejet des Arabes au-delà des frontières historiques de la Palestine.
L’activité diplomatique et les incidents quotidiens occupant le devant de la scène ne doivent pas faire oublier, selon nous, les réalités géostratégiques constituant la toile de fond du décor parce que, là — comme ailleurs, et comme toujours — le terrain en ses divers aspects géographiques demeure l’enjeu concret de la lutte.
Dans la situation géopolitique planétaire d’aujourd’hui il s’agit d’un des secteurs les plus importants de la frontière périphérique eurasiatique, sur les différents points de laquelle s’affrontent tour à tour — ou simultanément — les deux blocs idéologiques rivaux. C’est là que se trouvent le gué Asie-Afrique et les isthmes Méditerranée-Mer Rouge ou Golfe Persique que doivent franchir les communications aériennes et maritimes circumeurasiatiques des Occidentaux et au travers desquels ces derniers drainent, jusqu’ici, vers l’Occident, les colossales réserves de pétrole de la région persique ; là également que se trouvent les bases aéro-stratégiques les plus proches de la région Caspienne.
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