Otan - Activités du Conseil - Rapports Est-Ouest - Au Moyen-Orient - Otase - Dans les commandements
Activités du Conseil
Conformément à une décision prise au sein du Conseil en novembre 1955, un haut comité pour l’étude des plans d’urgence dans le domaine civil s’est réuni pour la première fois au palais de Chaillot les 26 et 27 janvier 1956, sous la présidence de Lord Ismay, secrétaire général de l’Otan. Cet organisme, composé de hautes personnalités civiles et militaires qualifiées par leurs fonctions nationales aura pour tâche de recommander des mesures de coordination dans des matières telles que défense civile, problèmes d’approvisionnement, transports maritimes et terrestres, utilisation de la main-d’œuvre.
Un certain nombre de ces activités était déjà couvert par des agences spécialisées de l’Otan sur lesquelles le haut comité aura droit de regard pour contribuer à faire combler les lacunes ou divergences existantes dans les divers systèmes de défense.
Le secrétaire général du Conseil a procédé à la nomination de Mr. Murray Mitchell au poste de secrétaire général adjoint pour la production et la logistique, rendu vacant depuis décembre par la démission de son titulaire, Mr. Lowell Weicker.
Dans ses réunions hebdomadaires, le Conseil s’est particulièrement attaché à définir les mesures nécessaires à la mise en application de l’article 2 du Traité visant la coopération des nations membres dans le domaine non militaire. Il a également mis au point une procédure pour des réunions multilatérales qui doivent se tenir en février à Paris, dans un but d’information des nations de l’Otan sur l’orientation des programmes de défense.
Rapports Est-Ouest
Tandis que prennent effet les premières mesures de réarmement de l’Allemagne occidentale (RFA), marquées par la revue des unités-cadres des forces terrestres, aériennes et navales passée à Andernach par le Chancelier Adenauer le 20 janvier 1955, l’Union soviétique poursuit ses efforts de dissociation de l’Otan et manifeste son opposition à une réunification de l’Allemagne négociée entre les grandes puissances.
C’est dans ce sens en effet qu’il faut interpréter la convocation à Prague, le 27 janvier 1956, d’une réunion du Conseil des huit puissances signataire du Traité de Varsovie sous la présidence du général soviétique Antonov, Secrétaire général de l’« Otan oriental ». Ces réunions, auxquelles participait un observateur de la Chine populaire, ont abouti à une reconnaissance officielle de l’armée de la République démocratique allemande (RDA). Celle-ci, pour exister déjà en fait, n’avait pas de consécration légale ; elle rentre désormais dans le système de Varsovie au même titre que les forces armées des autres états satellites de l’URSS.
Autre initiative de la diplomatie soviétique, à la veille des rencontres du Premier britannique, Sir Anthony Eden, avec le Président Eisenhower, le 25 janvier, une lettre personnelle du Maréchal Boulganine est remise au Président des États-Unis pour proposer la conclusion entre les deux pays d’un traité d’amitié de vingt années. Cette initiative, manifestement conçue à des fins de propagande, s’est heurtée à une réponse courtoise mais ferme du Président Eisenhower, adressée dès le 28 janvier 1956 et éludant les contacts bilatéraux entre Moscou et Washington, en faisant valoir que la Charte des Nations unies à laquelle sont parties les États-Unis comme l’Union soviétique contient déjà les engagements nécessaires à la solution des problèmes soulevés.
Au Moyen-Orient
La situation au Proche-Orient continue à préoccuper les chancelleries occidentales ; elle a été l’un des principaux thèmes des entretiens anglo-américains de Washington, à l’issue desquels invitation a été adressée à la France de participer à une conférence chargée d’étudier les modalités d’application de la déclaration tripartite de mai 1950, sur le maintien de l’équilibre des armements.
Le problème est non seulement de réduire la tension israélo-arabe mais d’empêcher le glissement vers Moscou d’un bloc Égypte-Syrie-Arabie saoudite, résolument engagé dans la voie du neutralisme et auquel le Liban vient de refuser de s’associer. Ce bloc qui pourrait être appuyé par la Yougoslavie et la Grèce est, comme on sait, violemment opposé au Pacte de Bagdad ; il s’efforce de gagner à sa cause la Jordanie par une offre d’aide financière, destinée à se substituer à l’aide accordée à ce pays depuis huit ans par la Grande-Bretagne. La situation se complique du fait des rivalités entre compagnies pétrolières sur des territoires contestés entre l’Arabie saoudite et les émirats sous influence britannique de la côte du golfe Persique. Le financement de la construction du barrage d’Assouan, en Haute-Égypte, fait également l’objet d’âpres compétitions internationales
Otase
Faisant suite à la réunion des officiers d’état-major tenue à Pearl Harbour en novembre 1955, les Conseillers militaires des huit nations membres de l’Organisation du Traité de l’Asie du Sud-Est (Otase) ont tenu à Melbourne, du 17 au 21 janvier 1956, une conférence sous la présidence du Chef de l’armée de l’air australienne, l’Air Marshal Sir John McCauley. Le vice-amiral d’escadre Ortoli y représentait la France. L’objet de cette conférence était l’examen des plans et conclusions des travaux d’état-major et la préparation des recommandations à soumettre au Conseil de l’organisation qui doit se réunir en mars 1956 à Karachi.
Dans les commandements
Après un séjour de quelques semaines aux États-Unis, le général Gruenther, Commandant suprême allié en Europe (SACEUR), a regagné, le 18 janvier 1956, son quartier général. Au cours d’un voyage officiel en Belgique, les 23 et 24 janvier 1956, il a été reçu par le Roi Baudoin et par le Premier ministre et a prononcé une allocution à l’École royale militaire belge. Il a pris contact au retour via Londres avec le nouveau ministre de la Défense britannique, Sir Walter Monckton, et parlé le 26 janvier 1956 devant l’Association des Public Relations pour le Royaume-Uni.
Durant un court voyage officiel à Rome, où il a été reçu successivement par le président de la République Italienne et par le pape Pie XII, le Maréchal Lord Montgomery, Commandant suprême allié adjoint en Europe, a donné le 20 janvier 1956, devant la Société italienne pour l’organisation internationale, une conférence sur l’Otan et la défense du monde libre.
Appelé au commandement en chef des forces terrestres en Grande-Bretagne, le général Sir Robert Mansergh a quitté son quartier général d’Oslo où il est remplacé à la tête des forces alliées Nord-Europe par le général Sir Cecil Sugden, et fait le 25 janvier 1956 sa visite officielle d’adieu au Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE). Il avait précédemment pris congé du gouvernement norvégien.
L’Air Marshall Mills, qui succède à l’Air Marshal Sir Basil Embry à la tête des forces aériennes alliées Centre-Europe, a pris officiellement son commandement à Fontainebleau le 4 janvier 1956.
Une cérémonie s’est déroulée en Italie, à Vicence, le 6 janvier 1956, pour l’inauguration de la 5e Force aérienne tactique alliée (ATAF) dont la création a été récemment décidée.
Une conférence réunissant les chefs d’états-majors de l’air de Grèce, d’Italie et de Turquie, s’est tenue à Naples, du 23 au 25 janvier 1956, sous la direction du commandant en chef allié des forces aériennes Sud-Europe, le général Timberlake.
Dans le commandement de Saclant, l’amiral Sir Michaël Denny de la Royal Navy, remplacé au commandement en chef de l’Atlantique oriental par l’amiral Sir John Eccles, exercera désormais à Washington les fonctions de chef de la délégation britannique au Groupe permanent où il succède au général Sir John Witheley. ♦