Union française - La situation en Algérie - Attaques de l'Istiqlal contre le gouvernement marocain et le problème des déplacements de troupes françaises - Les négociations franco-tunisiennes - En Afrique noire - Nouvelles d'Indochine
Les mois de juillet et d’août 1956 ont vu se dérouler une série d’opérations militaires semblables à celles des mois précédents. Les rebelles ont multiplié les embuscades contre les troupes françaises et on déplore des pertes importantes parmi nos soldats ; d’autre part, le terrorisme, qui est en nette recrudescence, a fait de nombreuses victimes aussi bien musulmanes qu’européennes. Il faut donc reconnaître que, si nos troupes sont maintenant solidement implantées en Algérie et ont l’avantage chaque fois qu’elles livrent combat, la rébellion n’en continue pas moins à subsister et s’affirme par les coups de main et les attentats. Il apparaît difficile dans ces conditions que le gouvernement français et le ministre-résidant Robert Lacoste puissent procéder à brefs délais aux « élections libres » qui étaient un de leurs buts. Et pourtant il ne semble pas possible que la situation actuelle d’insécurité et de terrorisme se perpétue indéfiniment ; le choix entre les solutions politiques, s’il ne peut être effectué après consultation des représentants des populations algériennes, devra se faire unilatéralement, ne serait-ce que pour faire éclater la volonté française de donner à l’Algérie une structure nouvelle.
Le gouvernement français poursuit d’ailleurs ses réformes : à la mi-juillet un décret sur la réforme agraire est venu compléter les dispositions déjà adoptées les 26 mars et 25 avril 1956.
La situation internationale, de l’avis de tous les observateurs, pèse évidemment sur le rétablissement de l’ordre en Algérie. À l’issue de leur rencontre de juillet 1956 à Brioni, en Yougoslavie, MM. Tito, Nehru et Nasser ont, dans un communiqué final, exprimé « leur sympathie pour le désir de liberté du peuple algérien ». Les pays du groupe de Bandoeng attendent avec fébrilité la prochaine réunion de l’Assemblée générale de l’ONU pour renouveler leur mise en accusation de la France. Mais beaucoup plus grave est l’affaire de Suez dont le dénouement, s’il n’est pas favorable au point de vue français, risque de donner un nouvel essor à la rébellion. Le colonel Nasser, par son coup de force du 26 juillet 1956, vise, plus loin que Suez, à la suprématie égyptienne en Afrique du Nord ; sa victoire signifierait pour la France des difficultés accrues au Maroc et en Tunisie, une généralisation de la rébellion en Algérie, et servirait de ciment au nationalisme nord-africain anti-français.
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