Le haut barrage de Sadd El Ali est plus connu comme le barrage d'Assouan.
Le haut barrage de Sadd El Ali, pierre de touche de l'économie égyptienne
Les raisons profondes de l’agitation que subit l’intercontinent arabe sont difficiles à connaître. Son importance économique s’est accrue considérablement depuis la seconde guerre mondiale par la découverte du pétrole. La confusion politique est inhérente à ces pays où le mélange du politique et du religieux est étroitement lié et empêche la consolidation d’une politique intérieure autant que la délimitation de fronts politiques nets. Les rivalités dynastiques et les mouvements révolutionnaires locaux continueront à secouer ces états dans les années à venir. On peut donc s’attendre, sans pour cela s’alarmer outre mesure, à des conflits politiques et économiques tels celui du haut barrage de Saad El Ali (1), celui du canal de Suez ou celui de Chypre qui conduisent par moments au bord de la guerre tandis que la haine des nationalités menace de faire sauter les anciennes alliances. Démonstrations, révoltes et changement de gouvernement, tels sont les caractéristiques de la vie intérieure des pays de la Méditerranée orientale où tout semble être remis perpétuellement en question.
Les rapports politiques et économiques entre le Proche-Orient et l’Occident sont, de ce fait, difficiles à synthétiser, d’autant qu’une nostalgie secrète pour une grande communauté islamique, franchement utopique, attriste l’âme de quatre cents millions de mahométans.
Après l’acquisition de l’indépendance politique, le problème principal de tout pays arabe consiste à élever le niveau de vie extraordinairement bas de la masse. L’Égypte, dont la production pétrolière, en accroissement sensible, n’assure qu’à peine la consommation intérieure, met son espoir dans l’augmentation de la production agricole et principalement du coton. Pour rattraper son retard technique vis-à-vis de l’Occident, elle doit, comme tous les pays arabes, tenir compte de l’accroissement de sa population et procéder par bonds. Il n’est donc pas surprenant que la juste mesure soit parfois perdue de vue, alors même que les conditions psychologiques ne sont pas encore réalisées. Pour les Occidentaux, si la préparation à la collaboration économique existe, les remous politiques présentent un danger sérieux et imposent une certaine réserve dans l’élargissement des crédits.
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