La formation des cadres de Défense nationale
Dans une précédente étude (1), nous avons défini ce que pourrait être, dans son principe, l’organisation territoriale tactique de la défense nationale. Des régions, de dimensions très diverses, seraient délimitées de façon qu’elles puissent, sans apport notable de l’extérieur, vivre sur leurs propres ressources pendant un temps appréciable. C’est en respectant ce critère économique que seraient réalisées les organisations politique et militaire indispensables, dont la conception s’inspirerait étroitement du fait que la guerre est une combinaison, à l’intérieur d’un milieu social déterminé, en fonction des réactions probables de celui-ci, de trois éléments principaux : la force, la propagande et l’économie (2). Ainsi, le pays serait-il mis en situation de faire face à la mêlée générale, nouvelle forme des hostilités menées simultanément contre l’ennemi extérieur et l’adversaire intérieur ; la guerre compartimentée, « féodalisée », serait préparée dans ces compartiments autarciques de l’organisation territoriale, en même temps que le corps de bataille se tiendrait prêt à affronter, sur les frontières ou au-delà, le corps de bataille adverse.
C’est en partant de ces données que nous nous proposons, dans la présente étude, de rechercher quelle serait la nature du commandement adapté à l’organisation territoriale tactique. Ce commandement doit-il — ou peut-il — être civil ou militaire ? Doit-il — ou peut-il — être d’une nature nouvelle, s’il correspond à des besoins nouveaux que ne permettent pas de satisfaire les formes traditionnelles du commandement ? Est-il un commandement technique, ou, plus exactement, exige-t-il une technique particulière qu’il conviendrait de définir, ou n’est-il qu’un commandement de direction, qui n’exige de ceux qui l’exerceraient que des qualités de jugement ou de décision ?
Aucune de ces questions ne paraît indifférente ; leur énumération indique assez l’étendue et la complexité du sujet. Pour leur donner une réponse aussi claire que possible — encore que pour les formuler il faille procéder à des simplifications — nous examinerons successivement :
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