Problèmes navals à l’ère des fusées
Depuis dix ans, tous les experts s’accordent pour annoncer l’utilisation prochaine de l’énergie nucléaire sur les navires de combat, ainsi que le remplacement de l’artillerie classique par des lance-fusées. Mais les prévisions, quant à la date de ces changements, étaient encore bien hasardeuses, ne reposant que sur des données hypothétiques. Il était logique de penser que la transformation des flottes se ferait très progressivement, après examen des résultats d’un petit nombre de navires expérimentaux, ce qui reportait à un bon nombre d’années la généralisation des nouvelles techniques.
Or nous apprenons que, sans plus attendre, la marine américaine, s’appuyant sans doute sur les résultats très concluants du Nautilus, est décidée à installer la propulsion nucléaire sur tous ses nouveaux bâtiments et à les munir d’engins téléguidés. L’Amiral Burke, Chef des « Naval Operations » — c’est-à-dire Chef d’État-Major de la Marine américaine — vient de le confirmer dans les termes les plus catégoriques (1). En plus des sous-marins commandés en série, trois navires prototypes vont être mis en chantier dont la mise en service aura lieu en 1961 :
— un porte-avions de 85 000 tonnes dérivé du Forestal ;
— un croiseur de 15 000 tonnes ;
— un destroyer qui n’aura pas moins de 5 000 tonnes.
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