L’Otase : est-ce un chiffon de papier ?
Jules CAMBON, ambassadeur de France à Berlin en 1914, rapporte comment M. de Bethman-Holveg, sous le coup de l’impression vive qu’il ressentit à la vue soudaine de l’Angleterre se rangeant aux côtés de la France, traita de chiffon de papier le traité signé par la Prusse qui garantissait à la Belgique sa neutralité. Quarante-quatre ans après, quel Français placé devant un traité qui couvre une douzaine de pays auxquels il dispense des promesses de paix et de sécurité, ne céderait au doute et, instruit par l’expérience, ne hasarderait la question : l’O.T.A.S.E, est-ce un chiffon de papier ? (1)
Comment l’O.T.A.S.E. a-t-elle été conçue et portée à la connaissance des peuples, en 1954, par les États-Unis ?
La conférence de Genève de 1954 faisait subir à l’Occident un choc très rude. Derrière la décision, à laquelle on était acculé, de partager le Viet-Nam, il y avait, en effet, les forces et la subtilité des communistes ; leurs activités efficientes dans leur participation aux mouvements révolutionnaires indigènes dirigés contre la règle coloniale. La moitié de l’Indochine était tombée ; l’autre moitié, semblait en danger imminent ; la Malaisie, Singapour, les restes de l’Asie du Sud-Est, sérieusement menacés.
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