Otan - Vers la détente ? - CENTO - Nouvelles militaires
La tenue, en Europe, avant six mois, d’une conférence à Quatre entre Occidentaux et Soviétiques à l’échelon des plus hauts responsables est désormais une certitude. Une nouvelle initiative de l’Est pour modifier unilatéralement le statut de Berlin semble pour un temps exclue et les dispositions relativement conciliantes manifestées par le chef de la diplomatie soviétique ouvrent la voie à la grande négociation Est-Ouest. Seul fait acquis jusqu’ici, c’est à Paris que se réuniront le 19 décembre, auprès du général de Gaulle, MM. Eisenhower (président des États-Unis), Adenauer (Chancelier de la République fédérale d’Allemagne) et Macmillan (Premier ministre du Royaume-Uni) pour préparer ladite conférence au sommet dont la date, le lieu et l’ordre du jour restent sujets à discussion. D’aucuns, côté anglo-saxon, pensent que l’intérêt de l’Occident est de « battre le fer tandis qu’il est chaud » et de hâter la réunion, dût-on se contenter de résultats partiels et d’un ordre du jour restreint, d’autres conférences ultérieures devant permettre de consolider les premiers points acquis. Ailleurs, et notamment à Paris, on pense qu’aborder sans une préparation minutieuse une rencontre exceptionnelle dont les opinions publiques attendent la fin de la guerre froide et des décisions définitives pour liquider un contentieux Est-Ouest très charge pourrait avoir de très graves conséquences : quelques mois ne sont-ils pas nécessaires au surplus, tant pour réaliser une pleine unité de vues occidentale que pour mettre à l’épreuve des faits les bonnes intentions du Kremlin ?
Ce n’est donc vraisemblablement pas avant le printemps – avant ou après le voyage du président Eisenhower en URSS – qu’aura lieu la rencontre.
Comment l’Otan sera-t-il associé à la préparation de la conférence au Sommet, c’est ce que s’attachent à définir les Représentants permanents et le Secrétaire général. La session ministérielle du Conseil reste fixée au 17 décembre ; elle sera présidée par le ministre des Affaires étrangères de Norvège, M. Lange, à qui revient le tour de présidence annuelle après les Pays-Bas. Il est possible que les quinze ministres se réunissent à nouveau après la rencontre à Paris des quatre grands occidentaux. Déjà, l’annonce du voyage qu’entreprend avant celle-ci le président Eisenhower et qui lui permettra des contacts personnels à Ankara, à Athènes et à Rome est de nature à rassurer certaines des nations de l’Otan qui craignent de ne pas voir leurs points de vue suffisamment pris en considération dans le grand débat qui engage leur avenir.
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