Bilan français 1959
Il y a un an, faisant ici le bilan de l’année 1958, l’optimisme quant à l’avenir immédiat de la France, nous paraissait découler d’un examen réaliste des faits.
La révolution de mai s’était accomplie dans le calme. Le recours au Général de Gaulle répondait au vœu unanime de la nation, excédée de politique parlementaire. Les données économiques du problème français étaient rassurantes dès l’instant que l’on faisait de la rigueur financière la règle fondamentale de l’action. L’Europe accordait un préjugé favorable à ce redressement inattendu. Les États-Unis marquaient encore quelque réserve à l’égard d’un régime qui, pourtant, par l’autorité constamment déterminante du Chef n’était pas tellement différent du leur. La Communauté cherchait ses formes et l’enthousiasme de l’autonomie acquise masquait encore les exigences inévitables des États nouveaux-nés.
Pour les fêtes de Noël et du Jour de l’An, les Français dépensaient 25 milliards de francs en cadeaux, en repas et en jouets, la plus grande partie de cette somme considérable provenant des classes laborieuses. L’argent était donc encore abondant et bien réparti. Cependant, l’on dénombrait 100 000 chômeurs en octobre, 168 000 en décembre, conséquence de la récession amorcée au printemps de 1958, et qui allait durer jusqu’à la fin de l’hiver.
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