Aéronautique - La politique militaire française et l'emploi des bombardiers pilotes et des engins
Prenant la parole devant le Sénat, le 3 décembre 1959, le ministre des Armées Pierre Guillaumat a exposé les conceptions du Gouvernement quant à l’emploi et à l’équipement des Forces militaires françaises. L’ensemble de cet appareil, composé de la force de frappe, des forces d’intervention et des forces consacrées à la défense intérieure du territoire « doit être assez puissant pour être craint sur le plan international, assez bien équipé pour être une contribution recherchée dans une coalition, assez cohérent enfin pour garder l’autonomie qui lui permettrait éventuellement d’agir en dehors du cadre d’une alliance. » Parlant de la force de frappe, le ministre a précisé : « La première tranche de la force de frappe française consistera en des bombes atomiques du type A et en des bombardiers Mirage IV capables de transporter ces bombes en vue de missions aussi bien stratégiques que tactiques.
« Au-delà de cette première tranche, nos études et nos négociations nous apportent de bonnes chances pour une étape ultérieure pouvant comporter des engins à longue portée et des explosifs plus puissants faisant intervenir la fusion nucléaire. »
L’étude de la constitution, de l’organisation et de l’emploi d’une telle force sort du domaine d’une simple chronique. Celle-ci se bornera à examiner ce qui à l’étranger est de nature à présenter certaines analogies avec les problèmes français. Ainsi seront tour à tour exposés quelques aspects de l’évolution d’emploi des bombardiers pilotés dans les aviations anglo-saxonnes et quelques données sur la place occupée par les fusées balistiques à longue portée dans l’arsenal britannique.
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