Le 13 février 1960, avec Gerboise bleue, la France devient la quatrième puissance nucléaire après les États-Unis (1945), l’URSS (1949) et le Royaume-Uni (1952). Au lendemain de cet essai, l’auteur se penche sur la question des pollutions radioactives et des capacités de production.
Les essais nucléaires français : pollution radioactive et capacité de production
L’histoire des premiers essais nucléaires français est déjà longue, puisque celle de l’usine de Marcoule qui produit le plutonium utilisé à Reggane remonte aux environs de 1952.
C’est à cette époque en effet que s’établissait le premier plan quinquennal atomique français, pour lequel on avait choisi la « voie du plutonium ». Elle réunissait, en principe, beaucoup d’avantages. Elle demandait à l’industrie nucléaire française une première réalisation de réacteurs à grande puissance, aux doubles fins de production d’énergie et de matière fissile. Elle permettait la construction ultérieure de réacteurs de dimensions moindres, dont l’uranium naturel serait enrichi par le plutonium produit à Marcoule, tout aussi bien que par l’uranium 235 généralement retenu pour cet usage. Elle dispensait de la coûteuse construction d’une usine de séparation isotopique pour la production d’uranium 235, dont l’expérience américaine montrait qu’elle absorbait une énergie considérable, alors que Marcoule devait en produire. Enfin, elle pouvait donner plus rapidement que l’usine de séparation isotopique le plutonium réclamé par les applications militaires.
Les travaux commencèrent en 1954. En janvier 1956, la première pile plutonigène, G-l, entrait en divergence. En juillet on mettait en service G-2, puis G-3 en juin 1959. Simultanément, l’usine d’extraction du métal, construite au même emplacement, débitait ses premiers kilogrammes de plutonium.
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